Le but n'est rien, le plaisir est dans le chemin qu'il nous reste à parcourir.

 
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Avant qu'il ne soit trop tard et que mon affection pour lui ne commence à faiblir
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Ne cherchez pas, sur mon site il n'y a rien à vendre, ni livre, ni stage, rien que du partage, le partage d'une passion, celle des chiens de sport !

Les références bibliographiques ne sont données qu'à titre d'exemple.

 

Phébus attend la marée pour aller chercher et ramener la planche à voile de son maître. Pas de collier, pas de laisse, Phébus patientera sagement à coté de ma chaise, en guettant les signes que je lui enverrais, lorsque ce sera le moment, pour qu'il vienne me chercher après avoir tiré quelques bords.

 

Obtenir une obéissance parfaite aux ordres est à la portée de tout maître qui s'en donne la peine ! Dans tous les cas les remises en question ne sont pas superflues.
Modifiez vos habitudes, allongez les sorties en liberté, profitez du suivi naturel chez le chiot. Evitez autant que possible les "Ecoles du chiot" ( lien ) "méthode naturelle" de la S.C.C. ce qui est appris lors des stages organisés par la centrale canine. n'a rien de "naturelle", ou CNEAC Agility mono-discipline, c'est pas mieux !
En plus ces cours sont presque toujours trop longs, un chiot est incapable de se concentrer pendant 2 heures. Si vous voulez un jour faire un sport en compétition (même de l'agility) et en particulier la discipline "Obéissance" (Obedience) vous aurez trop d'exercices à reconstruire sans garanti de pouvoir atteindre un jour, un niveau convenable à cause de premiers conditionnements ratés.
Choisissez plutôt un club qui pratique plusieurs disciplines dont une avec du mordant sportif et où il y à le moins de "cloisonnement" possible entre les méthodes de dressage et où vous pourrez gérer pour lui et pour vous même, des séquences de 15 à 20 minutes maximum. Au delà, surtout si vous êtes novice, vos capacités d'autocontrôle peuvent s'altérer à mesure que les performances du chiot se dégraderont, ce qui aboutira toujours à des réactions inadaptées totalement contre-productives.

 

Même si un chien dort une grande partie de la journée l'occuper durant les moments où il est réveillé est une priorité !

 

Entrainement triathlon en compagnie de Jade à la base de loisirs de Cergy

Ne laissez pas votre chien s’emmerder. Stimulez-le et offrez-lui des périodes d’interaction avec vous.

 

Jouez avec lui le plus souvent possible, les jouets appartiennent au maître et ne sont jamais laissés au chien. Le maître doit être le principal fournisseur de ressources mais surtout de plaisir, le jeu ne s’observe que dans un état de détente, c'est en initiant et en terminant les séquences de jeu que l'on devient le maître de son chien. Ne le laissez jamais jouer tout seul, JOUEZ AVEC LUI ! ( lien )

« C’est quoi la finalité d'un jouet laissé au chien ?
- lui apprendre qu'il n'a pas besoin de vous pour jouer ?
- faire descendre son amour de l'objet de motivation en le montant à satiété ?
- lui faire courir un risque réel d'étouffement avec les débris d'un jouet détruit ?
- lui apprendre à mâchonner, donc à s'énerver dans sa prise ?
- aboutir à une appropriation dangereuse de l'objet par le chien (possessivité, fuite avec l'objet, évitement du maître) ?
Car sinon, je ne vois vraiment pas ce que ça peut apporter...
» Philippe Roustant.

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  • La marche en laisse en ville :

Il s'agit uniquement de pouvoir promener kiki sans faire le drapeau derrière, avec une laisse détendue. Si un jour vous voulez faire de la compétition il faudra que votre chien ait la tête levée et que son épaule soit parfaitement alignée avec votre jambe gauche pour ne pas perdre de point, surtout dans des disciplines comme "l'obéissance" ou le "RCI". Il est donc fortement déconseillé de le faire marcher avec un Walk-rite, un collier Halti et même un harnais Animalin. Ces dispositifs lui dirigent le nez par terre, attitude qu'il gardera puisque la chaine musculaire du cou ne se sera pas développée dans le bon sens et en plus, certains (comme le Halti) lui appuient sur les vertèbres cervicales ce qui est loin d'être bon pour un chien même si il ne fait jamais de sport.

Il existe plein de méthodes que je ne décrirais pas parce que quand on a compris comment fonctionne celle ci les autres deviennent inutiles. Je ne vous parlerai par conséquent uniquement que de celle que j'utilise depuis très longtemps, bien avant l'avènement des pseudos :"méthodes positives & amicales" parce que je n'ai jamais réussi à gagner contre un Terre Neuve et qu'il suffisait de réfléchir un peu pour comprendre leurs motivations et profiter que les chiens, quel qu'ils soient, sont et restent des opportunistes et font uniquement les choses pour améliorer leur situation. La thèse centrale de l'éthologie moderne est qu' un comportement n'évolue que parce qu'il avantage l'animal

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Phébus sans laisse ni collier, même en ville.

Pour savoir de quoi on parle, il faut souligner que les chiens normaux tirent sur leur laisse pour au moins deux raisons :
1) parce que l'allure naturelle et de confort d'un chien quelque soit la longueur de ses pattes est le petit trot, regardez un chien errant qui va d'odeur en odeur, il se déplace toujours en majorité au petit trot.
2) parce que comme les sportifs quand on devient entrainé à un type d'effort le cerveau produit des endorphines, donc dès qu'ils en ont pris l'habitude, les chiens s'auto récompensent en tirant.
Par conséquent tous les chiots tirent d'abord parce que leur maître veut se promener au pas et qu'ils sont programmés pour le faire au trot, ensuite avec l'entraînement qu'il soit volontaire ou non, ils prennent du plaisir à tirer, alors il serait ridicule d'empêcher kiki de tirer surtout si un jour vous voulez faire du cani-cross ou du cani-vtt et que vous l'attelez en espérant qu'il vous tracte comme un fou.

 

Gaya est attelée à mon VTT ..............chaud devant !

 

Alors en ville on n'attache la laisse au collier que pour marcher sans tirer, tout le reste du temps on promène kiki avec un harnais fait pour tirer tant qu'il ne sait pas marcher en laisse.

Si vous faite parti des personnes pressés, qu'il est 6h du matin et que vous n'avez qu'1/4h pour lui faire faire ses besoins avant de partir travailler, il est inutile d'essayer cette méthode n'est pas pour vous.

Au préalable il faut savoir qu'un chiot ne sera pas forcément attiré par la promenade lors des premières sorties, il risque même de ne pas vouloir avancer ou même de partir dans tous les sens, alors il faudra commencer par lui en donner envie en rendant la promenade agréable !
C'est à dire qu'on ne mettra aucune obéissance ni contrainte pendant la période de motivation ( il sera bien sûr également INTERDIT de se fâcher) et que bien sûr il ne sera jamais attaché au collier pendant cette période mais sur un harnais pour qu'il puisse se déplacer et faire le fou à sa guise.
On évitera absolument de tirer sur la laisse, par exemple on l'attirera vers soi en lui proposant des croquettes prélevées dans sa gamelle . Je ne suis pas du tout pour la mauvaise solution qui est de donner des friandises qui déséquilibrent la ration de vitamines et sels minéraux dont il a besoin pour grandir.

 

  • 1) On commence avec le chiot le plus tôt possible après ses vaccins, n'attendez pas qu'il ait la force d'un bœuf !
  • 2) Il est d'abord essentiel que le chien ait fait ses besoins avant de commencer, donc on lui fera faire pipi et caca avec la laisse attachée toujours au harnais fait pour tirer, ou encore mieux, avec une longe (je n'aime pas les laisses à enrouleur : c'est dangereux pour les passants)
  • 3) Il ne s'agit pas de marche au pied de concours genre "pas espagnol" mais juste qu'il se promène avec vous sans tirer sur sa laisse, rien de plus.
    C'est parti !
  • 4) On attache la laisse au collier, un simple collier plat en tissus, surtout pas d'étrangleur à cet âge, une simple cordelette nouée fixe pas trop serrée, peut aussi très bien faire l'affaire si on ne veut pas investir dans un collier qui sera vite trop petit, et on fait UN pas, kiki va probablement partir devant et se mettre à tirer. Là on s'arrête immédiatement et on ne fait RIEN, on ne dit RIEN, on attend patiemment que kiki relâche la tension sur la laisse, surtout pas de "coup de sonnette" il est totalement inutile de lui faire du mal, il n'apprendrait pas plus vite, dès que la laisse se détend on fait un DEUXIEME pas, puis peut être un troisième si la laisse reste détendue. Dès que la laisse se retend à nouveau on garde toujours la main fixe, on s'arrête encore et encore et on ne fait toujours RIEN jusqu'à ce que kiki détende la laisse à nouveau (attention c'est à lui de revenir, pas à vous d'avancer la main) pour continuer à marcher. Inutile de changer de direction, pour le moment on laisse kiki aller où il veut (on imposera un itinéraire plus tard), mais à une seule condition: qu'il ne tire pas! C'est très long, ça prend du temps au début (après on en gagne), on ne sera peut-être même pas capable de faire 20 mètres les premières fois, il faudra beaucoup de patience mais c'est très efficace. Les premières séances peuvent sembler décourageantes, mais même les chiens les plus cons finissent toujours par comprendre que :« on ne va nulle part si tu tires sur la laisse ! »
    Il vous faudra beaucoup de rigueur et impérativement vous imposer à vous même de ne jamais au grand JAMAIS lui permettre d'avancer si il tire, même une petite fois, vous allongeriez considérablement le temps d'apprentissage puisqu'il va penser que si il insiste il gagne ! Ne céder donc jamais, quelque soit le regard des autres, les moqueurs ne sont jamais les payeurs, vous aurez votre revanche plus tard lorsque kiki marchera tranquillement à coté de vous et pourquoi pas même sans laisse.
  • 5) Pour que kiki mémorise rapidement le but de la manouvre il ne faut surtout pas que les premières séances soient trop longues, ne saturez pas le chiot, quelques minutes suffisent l'important est de terminer sur du positif : arrêter la marche en laisse sur une séquence où kiki ne tire pas même si elle est très courte. Bien sûr on récompensera les bons comportements et si on sait se servir d'un clicker (clic + récompense dès que la laisse se détend et petit à petit seulement quand il marche à coté) les progrès de kiki seront encore plus rapides.
  • 6) Remettre kiki sur son harnais et terminer la promenade dans la joie, il est important qu'il associe rapidement marche en laisse et balade récompense.

De cette façon kiki va mémoriser que quand il est attaché au harnais il peut tirer autant qu'il veut, mais qu'il ne doit jamais le faire si il est attaché au collier. Cela semble banal mais ça fonctionne souvent mieux sur les chiens que dans la cervelle des maîtres.

 

 

Très, très, très IMPORTANT, sans doute la plus importante de toutes les règles, la base N° 1 de tout dressage cohérant : l'éducation canine est une école de maîtrise de soi , il faut apprendre à laisser tomber avec calcul et raisonnement, le contrôle du chien passe d'abord par le contrôle de soi, ça veut dire que quand Kiki est à côté de vous, au bon endroit, c'est à dire en principe contre votre jambe gauche, ce que l'on défini en dressage comme la "position de base" RIEN de fâcheux ne doit jamais et JAMAIS c'est JAMAIS pouvoir lui arriver. Même une petite fois, ce serait déjà de trop !
Si vous avez une remontrance à lui faire, quelque chose qui ne vous a pas plu, un mauvais comportement, peu importe la raison, arrangez vous pour qu'il se trouve a un autre endroit, déplacez vous, ne l'engueulez surtout pas là où vous souhaitez qu'il soit quand vous l'appelez ou que vous marchez, la "position de base" doit TOUJOURS être un refuge: LE REFUGE où Kiki se sentira toujours en sécurité absolue. A cet endroit il ne pourra se produire que des choses agréables (caresses, friandises). C'est la seule et unique condition qui vous garantira la confiance que Kiki aura de se trouvez juste à côté de vous en toute circonstance. Il n'y a pas d'autre alternative possible avec un animal !
Si j'insiste c'est parce que si il n'y avait en tout et pour tout, qu'une seule consigne à respecter en toutes circonstance, même si Kiki a fait une très grosse bêtise, ce serait bien celle là ! Laisser tomber, respirez un grand coup et récompensez toujours Kiki si il est en "position de base " quoiqu'il ait pu se produire avant !

Si vous n'avez jamais, ou même pas toujours respecté cette règle primordiale et bien maintenant, bon courage pour expliquer à Kiki qu'il peut en toute sérénité et quoi qu'il arrive, rester zen et joyeux en marchant (ou assis) à coté de vous...........il lui faudra un certain temps pour qu'il retrouve confiance.

Pourquoi doit-il marcher à votre gauche même si vous ne faite jamais de compétition et même si vous êtes gaucher ? Et bien lorsque vous vous promènerez avec lui sur une route de campagne vous marcherez à gauche de la chaussé pour voir arriver les voitures comme il est conseillé de le faire, et lui sera en sécurité sur la bande herbeuse alors qu'à droite il serait vulnérable au milieu de la route.

Remarque : Tourner en rond dans un club le dimanche matin n'est pas le meilleur moyen de lui apprendre à se comporter en laisse puisque vous ne pourrez pas vous arrêter à chaque fois qu'il va tirer sur sa laisse, ce n'est évidement pas possible dans les conditions de cours en club où il faut suivre les autres.
Alors soit vous le faite avec le harnais fait pour tirer, soit vous avez la chance de vous inscrire dans un club où les consignes de déplacement sont : permission de s'arrêter et même de stationner au milieu du ring si Kiki tire : comme en équitation celui qui va plus vite change de piste, avancer en traversant le ring d'un point à un autre, marcher quelques mètres sur la piste, main droite ou main gauche, puis à nouveau traverser, interdiction de marcher l'un derrière l'autre. Les chiens avancent dans tous les sens, se croisent, se recroisent, sur la piste priorité à main droite de cette façon les deux chiens sont à l'extérieur, ça parait trivial, mais je rencontre encore des crétins qui se croisent du coté du chien. L'objectif étant d'apprendre aux maitres à maitriser la notion d'apprentissage de la marche en laisse sans tirer, et aussi de mieux connaitre son chien pour éviter de le mettre en échec et lui apprendre par une stratégie de réussite..
Ce genre de club existe, pas facile à trouver mais il en existe.

 

 

 

  • La marche au pied de concours : et aussi la marche au pied sans laisse en toutes circonstances, même si on ne fait jamais de concours.........En ville on reprend Kiki au pied pour traverser ou dans les endroits à risque.

 

 

Depuis que je l'ai découvert je ne pratique plus qu'une seule méthode d'apprentissage et elle se passe de tout commentaire, celle là !

 

« Un dressage cohérent, c'est un dressage dans lequel l'intérêt du maître et celui du chien se rejoignent! » Philippe Fuhs

 

Le plaisir de manger dans l'action!

« Au début le chien est un peu brouillon mais il apprend vite à récupérer les croquettes correctement. A coté de cela on développe le jeu! MAIS...uniquement pour le plaisir de jouer, d'être avec son chien. Les mises en place se feront au fur et à mesure J'encourage toutes les initiatives du chien en cadrant bien sûr. Je donne les ordres au chiot, le place directement avec la main, s'en suit la récompense. Le timing du signal est primordial dans la mesure ou le chien va anticiper la gestuelle en se basant sur l'ordre( dans un futur relativement proche).» Philippe Fuhs


Remarquable exemple de suivi naturel, le chiot évolu en liberté totale, et de démarage du rappel avec quelques positions en bonus. Le plus important réside dans le contact que l'on va établir avec son chiot

Le suivi naturel est un véritable trésor comportemental que l'on peut développer et enrichir. Cette façon de suivre est naturelle chez le jeune chiot. Il y a quatre situations qui le favorisent : lorsque marchant au pas on se met à courir, lorsqu'on fait demi-tour brutalement, lorsqu'on s'éloigne et qu'on se déplace latéralement, et enfin lorsqu'on cherche à disparaitre de la vue du chiot. Il n'est pas forcément utile d'aller jusqu'à se cacher si on ne veut pas hypothéquer l'apprentissage de l'absence.

Systématiquement et cela depuis tout petit, le repas sera donné à la main, on distribue la totalité de la gamelle de croquettes en mouvement (il ne s'agit pas de friandises mais des croquettes de son repas) quelque soit l'heure ou l'endroit et au moins jusqu'à 6 mois. Il n'y a pas mieux pour "monter" un chiot !
La seule contrainte pour le maître réside dans la distribution des croquettes, si kiki prend trop fort, crier "Kaï" il comprendra que vous êtes plus douillet que ses frères et  sœurs et il adaptera la force de ses mâchoires, à condition que vous ayez commencé cet exercice avant son quatrième mois ( kiki comme tous les chiens est programmé pour contrôler la puissance de sa gueule ( lien ) pendant sa phase de développement appelée "période de socialisation" qui commence à 3 semaines pour se finir à 3 mois, passé 4 mois tant pis pour vos doigts).

 

  

Le talent de Knut Fuchs (champion du monde RCI avec Klemm vom Roten-Falken) connu pour ses rapports affectifs avec ses chiens :

Ce chiot est un petit peu plus avancé en âge et son conducteur lui en demande d'avantage, mais toujours comme si il s'agissait d'un jeu. Il suffit d'observer le plaisir qu'il prend pour se rendre compte à quel point ce grand chiot peut-être demandeur.
En travaillant dans tous les sens , Knut Fuchs crée une mémoire musculaire de contact avec lui qui permet au chien de savoir immédiatement par le toucher où il est exactement par rapport à lui.
Knut Fuchs pense que les mouvements appris symétriquement se renforcent mutuellement et que ça lui permet de fixer la tête à un point précis sans créer d'automatisme sur sa figure.
Le  fait de leurrer main droite, chose peu naturelle, lui permet d'offrir au chien un point d'accroche visuelle avec sa main gauche, appelé point de fixation. Ce point permettra au chien de se caler confortablement avec la tête droite.
Knut Fuchs est l'inventeur de la conduite tête levée à la verticale en obéissance RCI, dont les avantages sont importants (parallélisme, positions droites, indépendance vis à vis de sa propre tête, hypnotisme sur un point de fixation, réglage avant/arrière...etc.....)

Un bon dresseur devra arrêter les séances d'entraînement avant que la motivation du chien pour ces "jeux" ne commence à baisser.

 

Comme on peut le constater, cette méthode hyper-motivante pour le chiot, va beaucoup plus loin que l'apprentissage de la marche au pied, le chiot y prend un maximum de plaisir et on peut lui faire faire toutes ses gammes dans la joie et la bonne humeur, sans jamais avoir besoin de se fâcher puisqu'on joue. Comme le jeu ne s’observe que dans un état de détente on dresse sans avoir besoin de collier de dressage (étrangleur ou à pointes), ni d'autre accessoire aversif, avec en bonus la construction d'une super relation chien/maître.
Il est important de faire marcher le chiot alternativement des deux cotés, même si plus tard en concours on ne conduira qu'à gauche, pour développer les chaines musculaires en bonne symétrie et améliorer sa souplesse (slalom entre les jambes), le chien ayant souvent un côté plus raide que l'autre. Dans les sports humain, par exemple en judo , il est impératif de pouvoir réaliser un enchaînement des deux côté et le travail fait sur un côté bonifie le geste accompli de l'autre côté. Petite anecdote : certains dresseurs ne reprennent et corrigent les mauvaises positions de leur chien que du coté droit pour que le gauche reste un refuge naturel et privilégié où le chien se sentira toujours en sécurité.

« Hulk ne connait pas les friandises: il bosse pour ses croquettes habituelles.
Aujourd'hui, l'appétence voire même le comportement compulsif avec la nourriture est devenu un critère de choix d'un chiot, donc un critère de sélection.
J'ai travaillé moins d'un mois exclusivement au leurre. Très vite, j'ai fait passer la récompense de guide à une simple promesse.
Le chiot ne se prêtait pas à une focalisation sur la nourriture en contact visuel (point de fixation).
Son point de fixation, c'est moi.
J'ai travaillé les suites à droite et à gauche, ainsi qu'entre les jambes. je distribue indifféremment des deux mains quelque soit le côté mais je vais commencer (3 mois et demi mais petit gabarit) à distribuer uniquement avec la main opposée (la droite pour une suite à gauche et inversement) de façon à pouvoir créer un point de fixation visuel qui l'aidera à sentir la bonne distance avant / arrière
Pour les positions , j'ai travaillé toujours sur une table , en distribuant des deux mains , sans clicker et en récompensant plusieurs fois chaque position dans sa durée.
Les positions sont ainsi plus stables et ça me permet de demander le contact visuel sur moi entre les deux.
Ce système permet également de contrôler plus efficacement la correction des positions.
Je ne me souci pas tellement de la rapidité; je préfère que le chiot réfléchisse à ce que je demande et je ne valide que rarement ses propositions interférentes.
En RCI on veut des positions rapides, comme en obéissance, mais on ne les enchaîne pas!
» Philippe Roustant.

 

 

Gaya avait 6 mois

 

Pour les maîtres qui se sentiraient frustrés de donner les croquettes du repas à la place de "friandises", parce que ça ne flatte pas leur égo, ce n'est pas de l'anthropocentrisme de penser que le chiot n'est pas un enfant et qu'il se moque de savoir que vous lui achetez des gâteaux ou des saucisses de luxe. Améliorez plutôt la qualité de l'ordinaire en lui achetant des croquettes haut de gamme sans céréale, il les adorera, vous ne déséquilibrerez pas sa ration (les quantités de sodium contenues dans le jambon ne sont pas bonnes pour ses reins et il y a trop de calcium dans le gruyère) et sa croissance n'en sera que plus harmonieuse tout en le gardant en super forme. Demandez à votre vétérinaire: il est prouvé que les chiens gros et gras vivent moins vieux que les minces et secs.

Les vitamines et les minéraux sont essentiels mais également dangereux : La consommation excessive de Vitamine A contenue dans le foie séché que certains donnent parfois en quantité, comme récompense de dressage à leur chiot, peut faire apparaître une hypervitaminose A, ce qui entraîne des lésions squelettiques (spondylose cervicale déformante : atteinte des cervicales - sans symptômes, hyperplasie ostéocartilagineuse, une inhibition de la synthèse du collagène, et une diminution du renouvellement du cartilage de croissance du chien).

 

Remarque concernant l'utilisation du collier "étrangleur" ou/et du collier à pointes : En concours, je vois régulièrement des conducteurs reprendre leur chien à grand renfort de saccades juste avant de passer et ce même avec des chiens de 4 ou 5 ans voir plus.............A leur place, plutôt que de rudoyer mon chien, je me poserais de sacrées questions quand à mon dressage et l'utilisation de ces "outils" dont ils ne savent manifestement pas se servir sauf à penser que ces colliers + saccades sont totalement ineficace sur le long terme. A méditer....................
En fait le chien s'est tellement habitué à être secoué comme un prunier au bout de sa laisse, peu importe le type de collier, que son cuir est tanné, ça ne lui fait plus ni chaud ni froid et il attend seulement que l'orage passe.........Ces conducteurs n'obtiendront jamais la collaboration de leur chien.

« Beaucoup de gens n'ont un rappel que sur le terrain d'exercice, dans une situation hyper codée.
Or la vie de tous les jours est mille fois plus exigeante dans ce domaine et il est illusoire de penser que ces deux n'interfèrent que très peu.
Avoir un rappel efficace suppose qu'on promène tous les jours sans laisse. "Si vous voulez que votre chiot vous soit attaché, ne l'attachez pas!", disait Buffon.
On doit aussi et surtout récompenser chaque rappel. Rien n'est gratuit et toute peine mérite salaire.
Si vous trouvez qu'il est contraignant d'avoir toujours des récompenses dans ses poches, moi je trouve qu'il est vraiment peu pratique de se trimbaler partout avec une longe à enrouleur. » Philippe Roustant.

 

 

  • L'usage du nom du jeune chiot

Cela faisait un moment que je cherchais un moyen d’aborder ce sujet d’importance capitale puisque trop souvent rencontré même dans mon club, merci à Anne de "Technique d'élevage" pour l'inspiration des premières lignes.

En Ring si vous voulez faire un bon "débourrage au mordant sportif " avec un chiot de deux mois, il doit prendre un maximum de plaisir à mordre, alors, il ne faudra pas mettre trop d'obéissance sinon vous perdrez en motivation. En effet,  pendant cette période d'apprentissage, on doit établir une relation très forte avec le jeune élève et il ne faut  surtout pas être intransigeant sur l'obéissance et pas uniquement dans les exercices de mordants, parce qu'une relation durable ne peut s'établir sur la crainte de la réprimande, par conséquent, on ne peut pas réprimander un élève à qui on ne pas peut pas "redonner". Alors comment s'y prendre, puisqu'il faut quand même un minimum de discipline ?


« Avant tout, une petite réflexion. Qu'attendez-vous de votre chien quand vous dites son nom ? Qu'il vienne ? Qu'il se tourne vers vous ? Qu'il reporte son attention sur vous ?...
Simplifiez à l'extrême ce que vous attendez de votre chien lorsque vous prononcez son nom.
Attention, ici il ne s'agit que du nom seul. Sinon, ce n'est pas la réponse au nom que vous testez mais la réponse à une demande spécifique.
Donc, on simplifie et on obtient deux propositions :

  • je veux un mouvement
  • je veux qu'il sache que je m'adresse à lui

Ne trichez pas, c'est l'un ou l'autre !
Dans le deuxième cas, aucun mouvement n'est exigé ou observé. S'il y a mouvement, ne serait-ce que des yeux, c'est la première proposition. »

 

A) Le nom du chiot pour un usage inadéquat : je veux un mouvement

Mettons notre réflexion au service de notre chiot et analysons la situation en détail :
- 1) Kiki fait une "bêtise" ou s'apprête à en faire une
- 2) On donne le nom de Kiki.  Si notre raisonnement est juste, Kiki répond à son nom par un mouvement. Donc, il change de position et arrête sa bêtise. Correct ?
- 3) Vous réprimandez Kiki verbalement (il faut mieux espérer que ça ne soit que verbal)

Si on reprend, vous avez donc réprimandé Kiki quand celui-ci a arrêté sa bêtise, donc Kiki n'était déjà plus en train de faire la "bêtise" puisqu'il venait d'arrêter, il n'y avait qu'une fraction de seconde peut-être mais que vous le veuillez ou non, il était déjà dans le comportement suivant et plus dans le comportement "bêtise" et c'est un très mauvais point pour vous.
Mais, en fait, vous avez même fait pire puisque vous avez réprimandé Kiki quand celui-ci a répondu à son nom par un mouvement. En termes clairs, vous avez réprimandé Kiki quand il a fait ce que vous lui avez appris qu'il devait faire !
Pour le brevet de dresseur la note est : zéro !  

Pourquoi ZERO et même ZERO pointé ? Hé bien au risque de devenir schizophrène il préférera ne plus vous faire confiance car vous êtes incohérent au sens canin et si Kiki a un peu de caractère, quand il va grandir, il pourrait bien chercher à vous imposer les lois canines avec tout ce que cela peut avoir de déconcertant, d'inquiétant et de dangereux pour les humains.

 

B) Le nom de Kiki devient un point de dressage : je veux qu’il sache que je m’adresse à lui

Vous ne demandez rien à Kiki sinon qu'il sache que c'est à lui qu'on s'adresse.
- 1) Kiki fait une "bêtise" ou s'apprête à en faire une
- 2) On donne le nom de Kiki. Là, pas de problème, Kiki reporte son attention sur vous mais continue de faire sa "bêtise".
- 3) Vous réprimandez Kiki

Et c'est gagné ! Kiki a parfaitement compris ce que vous lui disiez.
Pour le brevet de dresseur la note est : 12/20  
Pourquoi seulement 12/20 ? Hé bien parce qu'en humain  lambda, vous n'avez pas pu vous empêcher d'utiliser la réprimande, au risque de gacher une relation naissante, alors qu'il y a d'autres solutions bien plus efficaces et donnant de bien meilleurs résultats en dressage et pas seulement sur les chiots. En dressage la punition, qu'il ne faut pas confondre avec une contrainte, est toujours une perte de temps inutile souvent contre productive.


C) Réprimander sans risque
Ne jamais prononcer le nom du chiot avant une réprimande. Vous serez étonné de la décontraction qui apparaîtra sur votre compagnon quand vous ne l'appellerez plus que pour les bonnes choses. Ça donnera un chien beaucoup plus joyeux à l'entraînement et le rappel deviendra pour lui la meilleure des récompenses, il ne tardera plus jamais à y répondre et Kiki ne ressemblera déjà plus aux chiens idiots des voisins.
Pour le brevet de dresseur la note est : 14/20  


D) Ne plus avoir à réprimander
Cette autre option est bien meilleure, et le gage d'une relation en béton, mais elle demande beaucoup plus de sang-froid ou si vous préférez de self-control et de métier, l'éducation canine est une école de maîtrise de soi : apprendre à laisser tomber avec calcul et raisonnement ; le contrôle du chien passe par le contrôle de soi. Donc ici on fait l’inverse, on supprime la réprimande pour ne garder que le nom de Kiki + un rappel en adoptant une attitude décontractée (souriez, riez) et une grosse récompense (caresses, friandise) c'est le plus important, quand Kiki vient à vous. Et ça, même si la bêtise était une très grosse connerie !
Pour le brevet de dresseur la note est :19/20

Pourquoi pas 20/20 : parce que si c'est la meilleure des attitudes pour obtenir un relationnel en béton, le "leadership" pour utiliser un mot à la mode, on reste un peu limité au niveau du formatage d'autres actions donc de la progression dans le dressage du Kiki puisqu'on ne peut travailler et renforcer que le retour au maître.
La différence entre C et D et elle est de taille, est que le rappel évite la réprimande et donc les contrariétés très contre productives du dressage avec leurs effets pervers :
a) un chiot ne prendra aucun plaisir à revenir et rester au contact d'un maître acariâtre.
b) un chiot réprimandé fini toujours par s'y habituer et les cris comme les punitions ont de moins en moins d'efficacité sur lui.
c) une réprimande ne peut rien lui apprendre à la place de la "bêtise" et tôt ou tard, il la recommencera, au besoin il attendra que vous ne puissiez plus intervenir et là vous lui aurez simplement appris comment vous désobéir.  
d) Un chiot (et même un adulte) en manque d’attention, et c’est chose courante, peut faire exprès de se faire réprimander pour avoir une interaction avec son maître. Ce qui semble être une punition pour un humain va devenir un renforcement positif pour le chiot et la bêtise sera reproduite de plus en plus souvent, quand Kiki n’inventera  pas encore n’importe quoi d’autres dans le même but  : avoir une attention de son maître !

Ce n'est pas pour des questions morales que l’on doit éviter au maximum les réprimandes, les chiennes n’hésitent pas à réprimander leurs petits avec un coup de patte ou une morsure, quand aux adultes entre eux, ils utilisent l’intimidation et la coercition quotidiennement dans leur mode de communication, mais tout simplement parce qu’en dressage les réprimandes procurent  plus d’inconvénients que d’avantages.

Une autre approche dans le dressage permet d’avoir la note de 20/20 : utiliser la disruption à chaque fois que vous en aurez l'occasion, même si ce que fait Kiki n'est pas forcément une bêtise.
Le stimulus disruptif doit surprendre, du moins assez pour interrompre un comportement (la "bêtise" en question). Ce n'est pas une punition, puisque le comportement reste inchangé en fréquence, en durée et en intensité dans le temps. Il est juste arrêté momentanément.
Dans ce cas, je n’aime pas trop l’utilisation du mot « NON » parce qu’il est trop souvent prononcé dans le quotidien, soit avec les enfants, le conjoint, des fois pour soi même quand on se trompe, je lui préfère un autre mot qui ne sera utilisé que pour Kiki, une onomatopée au hasard mais qui vient spontanément à l’esprit comme Yep ! ou Yop ! prononcée suffisamment sèchement pour insérer un "blanc", introduire un temps d'arrêt dans la séquence "bêtise" du Kiki.
Cette disruption ne serait d'aucun intérêt si elle ne pouvait être mise à profit pour qu’en stoppant la séquence on puisse enchaîner avec un autre comportement mais cette fois dirigé par nous, sous notre contrôle, en donnant un ordre à Kiki précédé de son nom, un ordre qu'il connaît déjà bien, pour qu'il n'ait aucune hésitation. De cette façon on a donné au Kiki les éléments ou les stimulations nécessaires pour l'intéresser à un autre comportement, qui celui là nous convient parfaitement puisqu'on vient de lui ordonner et on ne va pas se géner pour le renforcer avec une très grosse récompense. L'idéal à ce moment là est une séquence de jeu ( lien ).
Non seulement on a su éviter une punition contre productives mais en plus on dresse en donnant du plaisir à son chiot ce qui va nous permettre d'augmenter le volume du dressage en variant les ordres, dans la décontraction et la bonne humeur sans que Kiki perde en motivation. MAGIQUE !

Et la bêtise ? Si on ne renforce jamais un comportement en y prêtant une quelconque attention tout en faisant autant attention à ses attitudes corporelles, il diminue jusqu’à disparaître totalement.  Il faut apprendre à laisser tomber, à lâcher-prise, sans remords, ni regret, avec calcul et raisonnement.

Vous aurez soin de prononcer le nom de Kiki avant chaque ordre, avant chaque demande, afin qu'il n'y ait jamais d'ambiguïté, que les rapports restent fluides et surtout, pour les ringueurs comme moi pour éviter de vous faire piéger bêtement et perdre des points en concours pour avoir machinalement donné un ordre irrégulier. Ça sent le vécu.................Petit bonus, plus tard lorsque vous aurez besoin qu'il garde "au ferme" il ne sera pas tenté de vous regarder à chaque fois que vous prononcerez son nom, mais restera vigilant sur l'HA.

Il ne s'agit bien sûr, ici, que de son nom, cela ne dispense pas de lui apprendre le "Non!", car par ailleurs il est extrêmement important et ce la plupart du temps pour des raisons évidentes de sécurité, qu'un chien connaisse le "Non!" ou n'importe quel équivalent, par exemple "stop" ou "tu laisses" qui constitue une interdiction qu'il doit absolument savoir respecter.

«Le "Non!" s'avérera toujours nécessaire chaque fois que, pour des raisons de temps ou de capacité technique, une réponse éducationnelle ne peut pas être mise en place.» Philippe Roustant

Le gros reproche que je peux adresser à l'utilisation du mot non : c'est qu'en famille le chien va entendre ce mot pour tout et pour rien, en général cela s'adressera aux enfants dans 80% des cas et pas à lui. Le résulta sera qu'il va perdre une grosse partie de sa valeur parce que trop galvaudé. Donc lui enseigner un équivalent qui ne s'adresserait qu'à lui sera dans ce cas bien préférable. Et puis on dispose toujours de la disruption qui permet comme pour son nom de limiter l'usage du non ou d'un équivalent aux situations qui pourrait vraiment nous surprendre.

Autre remarque importante : nous sommes là dans la phase apprentissage d'un chiot, la "bêtise" ne peut en aucun cas être une désobéissance ! Sinon cette technique est une réponse inappropriée, quand le chien sait faire : il doit faire ! Et dans ce cas, mais dans ce cas seulement, ce qui ne devrait pas de toute façon se produire avant les tests de l'adolescence, on utilisera la contrainte, le confort / inconfort ou tout autre méthode permettant d'obtenir le respect, sans jamais bien entendu utiliser la violence et encore moins des outils dont on ne saurait pas se servir.

 

 

  • L'absence

Cet exercice doit être perfectionné dans le temps, lorsque le chiot sera plus grand et plus mûr, mais il peut-être entrepris vers l'âge de quatre ou cinq mois. Il existe deux type d'interaction : celle qui nécéssite que je motive Gaya, que je lui donne envie et celle qui nécessite que je la contrarie, que je l'inhibe, qu'elle se contracte.

Comme Gaya n'était pas mon premier chiot, je savais qu'elle n'allait pas apprendre uniquement avec moi, mais surtout grâce à moi. Je lui ai d'abord appris les exercices de base au leurre et au clicker, nous les avons répétés jusqu'à ce qu'elle les intègre parfaitement, mais cela n'était pas suffisant à en faire une chienne à son aise en concours. Il existe toutes sortes d'autres apprentissages qu'elle ne peut faire que par elle-même et là aussi, c'est la responsabilité du maître de créer les circonstances adéquates et de les mettre en scène.

Il faut apprendre à communiquer avec son chien, non seulement pour ce qu'il doit faire, mais aussi pour ce qu'il ne doit pas faire en apprenant à l'inhiber. Si on doit l'inhiber, ce n'est pas par cruauté, et ce n'est pas seulement pour lui apprendre les interdits, mais aussi pour le structurer. Il est nécessaire de pouvoir contrarier son chien pour qu'il puisse apprendre. Même un chien qui ne fera jamais de concours gagnera en stabilité et pourra attendre sagement son maître à la porte de la boulangerie sans être pris de panique ni souffrir d'éloignement.


Voici la méthode que j'ai utilisé pour Gaya : Pour la structurer, j'ai fait en sorte de la mettre dans un état émotionnel qui lui permettait de comprendre mon message. L'allumer et l'éteindre sur commande, c'était un peu difficile la première fois, plus facile la seconde et ainsi de suite. Cet apprentissage était d'autant plus important que Gaya est une chienne très active, ce n'est pas un défaut, c'est même sa principale qualité : ce sont les caractéristiques comportementales potentielles qui ont été favorisées au travers la sélection de sa race et par son éleveur, je l'ai choisi justement à cause de ça.

Par Philippe Roustant

.« La base c'est de travailler suivant les trois règles d'or
1) intensité: c’est la somme de mouvements brusques sans contact et de stimuli autour du chien
2) durée: c'est le temps pendant lequel on impose la position à moins d'un mètre
3) distance. À vue, puis hors vue mais toujours avec une possibilité d'intervenir (voix ou longe)

Si un chien bouge à la durée, c'est qu'il ne maitrise pas l'intensité
Si un chien bouge à la distance, c'est qu'il ne maitrise pas l'intensité ou la durée.
Un chien qui maîtrise l'intensité et la durée maitrise du premier coup la distance (1ère fois à 20 m)

Bien sûr que j'utilise le stress!
Un stress utile, contrôlé par mes soins: un stress qui vient de moi!

Si je stresse un chien par une intensité de mouvement (les miens), il doit être soulagé de me voir m'éloigner.
Si je lui apprends à tolérer ce stress provoqué, je lui apprends à gérer le sien propre.
C’est parti!
Au début, toute position obtenue par une méthode naturelle (je préfère!) est en soi un "pas bouger"
apprendre à se coucher, c'est apprendre que cet ordre a un champ d'application (donc une durée)


Etape 1: ordre de position vaut arrêt de mouvement!
Dès lors, il est facile d'augmenter la durée de l'exercice en restant tout près mais sans toucher et en récompensant à l'improviste, très vite.
Une erreur fréquente consiste à ne pas rechercher un couché rapide lorsque on vise un "pas bouger". Or en demandant la rapidité, on augmente légèrement le stress et on prépare le terrain pour la "mise sous tension".
On peut par exemple au cours d'une séquence de jeu, demander un couché rapide avec promesse de récompense en tension (15secondes) à l'âge de 3 mois.

Étape 2: la contrainte du milieu est la seule à pouvoir contraindre le chien. Mais l'organisation matérielle est dictée par moi! L’endroit ou j’apprends le couché est déterminant. Si j'utilise un muret  duquel le chien ne peut descendre seul, j'élève son stress et je l'oblige à une position correcte.
Je fais donc quasiment appel à une mémoire musculaire. Le reste est une affaire de rigueur: pas une fois depuis cet instant, le chiot n'aura la possibilité de se coucher "de travers"

Etape  3: l'intensité. Le chiot a 4 ou 5 mois. Je peux le coucher et lui apprendre progressivement que moi, je bouge et pas lui. À cet âge, sans le toucher, je vais monter l'impact physique jusqu'à obtenir de légers signes de soumission (oreilles, tête basse). À cet âge, il se comporterait exactement de cette façon avec un chien adulte qui lui montrerait des rituels de dominance. On est donc dans un processus parfaitement naturel, indolore et qui offre l'immense avantage d'offrir sur un plateau une inhibition des mouvements.
Très progressivement et en dosant l'impact de mes postures, j'apprends à lire le chiot et à lui faire grimper et descendre l'échelle du stress des dizaines de fois. Je monte la pression (gestes saccadés, postures) et je la descends (félicitations, ouverture étroite vers la récompense).
À ce stade, le chiot fait souvent de légères apnées, que je valorise: c'est de la tension pure.

Donc, mon kiki sait maintenant se coucher vite, correctement et d'une façon suffisamment stable pour supporter l'intensité. (Par ex, il sait le faire au milieu du marché, ou d'autres chiens)

Etape 4 : La durée: dit comme ça, on a l'impression qu'il suffit de faire durer l'exercice. Ce n'est pas suffisant.
Depuis toujours, le chiot sait que l'ordre couché peut durer un moment, mais qu'au signal ("au pied") il faut être prêt à bondir. Dans cette phase, je code les pieds; c'est à dire que je pars du pied droit sans le chien et du pied gauche avec le chien. Je ne m'éloigne jamais de plus d'un mètre et si mon élève s'avisait de bouger de 5 cm, je lui joue "la légion saute sur Kolwezi" (moralement au moins lol!)
Et là, je vais faire durer en alternant des temps de complète immobilité et des déplacements soudains.
Le chien a déjà tendance à me regarder (et je me contrefous qu'il le fasse avec une certaine méfiance vis à vis de mes mouvements brusques). Je bouge en le stressant chaque fois qu'il me perd de l'oeil.
Pour exagérer: je le rends presque parano (qu'est-ce qu'il va m'inventer encore, l'autre?).
C’est à cette étape que je vois apparaître les premiers signes de détente du chien quand je m'éloigne.
Bingo! Ça veut dire que le chien se relâche à ce moment et qu'il apprécie mon éloignement.
Je suis en train d'équilibrer l'anxiété de séparation qui le lie à moi. (Comme je l'équilibre avec le vari à la maison...)

Etape 5 : L’éloignement. Je le mets en place d'un coup ! Si le chien maîtrise les étapes précédentes, je peux mettre 20m d'un coup. Rien de plus pitoyable que les conducteurs qui tentent de gratter 2,5 m quand ils ont victorieusement  obtenus 2m ! Ils construisent juste une maison de paille pendant que, tel le troisième petit cochon, je construis une maison de briques!
L’éloignement se fait rapidement et le retour de même, de façon à créer le moins possible de phases de doute. Au retour, il faut générer du stress pour éviter la remontée anticipée au pied.
L’éloignement, c'est aussi la privation de la vue. Je travaille donc avec un écran  dont je fais rapidement le tour (en mettant du stress au retour, encore) ; conséquence: dès que je m'attarde derrière l'écran, je fais baisser le stress.
Je viens donc de conditionner un comportement strictement inverse à celui décrit par la majeure partie des conducteurs qui butent sur l'absence: mon chien stresse plus à mon  retour qu'à mon départ! On comprendra qu'il s'agit là d'un équilibre subtil, à réaliser avec délicatesse si l'on veut éviter que le chien bouge au retour.

Prochaine étape: je branche le courant! (mise sous tension...)

Avant de mettre le courant, il faut tirer les câbles...
Etape 6 : mise sous tension! Donc, mon kiki sait se coucher vite et correctement. Il sait digérer les stress divers, parmi lesquels celui de mon éloignement. Ça ne me suffit pas! Je ne veux pas qu'il se repose ou se détende, on est au travail et quand je vais venir le relever, je veux qu'il soit prêt à 100% pour bondir avec moi et me faire une obé de folie!
Pour ça, il faut lui expliquer que:
1) il doit me suivre des yeux et, le cas échéant, rester fixé sur l'endroit où j'ai disparu.
2) garder une attitude tonique et tendue (=sous tension), visuellement plus satisfaisante.
3) rester concentré, car ça peut partir n'importe quand!

Au niveau du règlement, ça va m'apporter plusieurs choses:
d'abord mon chien reste prêt et concerné, ensuite, il ne perd pas de points inutiles en se mettant "en vache" ou en broutant l'herbe; enfin, il est tellement concentré qu'il ne voit même plus les stimuli périphériques, ce qui peut s'avérer déterminant avec un chien sensible.

Comme je l'ai dit, je vais le câbler, c'est à dire lui mettre une cordelette très fine  attachée à son collier. C’est notre cordon ombilical. Je lui parle par cet interphone.
Je démarre à vue: je passe de longs moments à me tenir à 10m de lui, reliés par notre fil d'Ariane.
Dès qu'il tourne une oreille, je donne un petit coup en disant "couché, hein!"
Mais il est couché, me direz-vous?
Il est couché, mais pas correctement, puisqu'il ne me regarde pas!
De la même manière qu'il ne peut pas être correctement "au pied" s'il n'a pas la tête levée vers moi!
Quand le chien a compris, je lui tourne le dos en gardant la ficelle dans la main, un comparse placé sur le côté, m'indique d'un léger signe que le chien a tourné un oeil ou une oreille.
C’est le moment d'introduire des perturbations du style chien qui joue à la balle ou H.A faisant ses courses, lol!
À chaque fois, le chien reçoit un petit rappel. Cette apparente sévérité est compensée par le fait que le chien a le bonheur de voir arriver régulièrement sa balle en provenance de son maître, même si celui -ci lui tourne le dos. On alterne ici des phases de devoir et des phases de récompense au sens du conditionnement. Autrement dit on mixe du renforcement positif et négatif.
Quand tout ça est en place, il est temps d'aller à la cachette et de recommencer ce manège en étant invisible, mais toujours avec la cordelette. Big brother is watching you!

Dans toute cette phase, je vais augmenter les stimuli (chiens jouant, chiots venant le voir...etc...)
Il est frappant de constater à quel point le chien choisit volontairement de devenir "aveugle" dans sa vision périphérique.
Petit à petit, je vais laisser tomber la cordelette et ne plus corriger qu'à la voix, mais toujours hors de vue.
Le reste est affaire de rigueur, d'intensité et  de fréquence, comme dans tout dressage......

Ma petite maison de briques est maintenant bien solide et le loup peut toujours essayer de la faire tomber........

 

Bien sûr j'utilise des longes lorsque c'est nécessaire (adultes mal dressés)
Je peux utiliser un système d’attache, juste pour fiabiliser. Car un chien qui gagne impunément 5 cm aujourd'hui se lèvera un jour.
Du jour où je commence, le chien ne gagne plus jamais et la correction n'est plus effectuée au contact du maître.
En effet, si le maître touche le chien, celui -ci décharge son stress par simple contact. Comment lui apprendre à maitriser son stress seul alors qu'il sait qu'en fautant, il obtient le retour du maître (même pour une engueulade) pour se déstresser  par contact.

C'est bien pour cela que beaucoup de chiens fuguent ou font le con, et la grosse erreur du maître c'est d'imposer le " haut pied «pour récupérer son chien qui fait le con  = chien gagnant puisque contact destressant et " bout d'exercice " bien fait puisque obéissance de l'ordre au pied.
» Philippe Roustant


Très important : pendant très longtemps, même lorsque le chien aura bien assimilé l'exercice "reste ou "pas bouger" et vous laissera vous éloigner sans problème de 30 ou 50 mètres, puis vous cacher d'abord quelques secondes puis une pleine minute en Ring (trois mn en Obéissance) continuez à aller le chercher : ne l'appelez jamais à vous. Le chien doit être persuadé que ce n'est qu'en restant planté où il est que vous reviendrez et le féliciterez ; il doit absolument ignorer qu'un jour ou l'autre quand il sera adulte et bien dressé, vous pourriez éventuellement l'appellerez pour qu'il vous rejoigne, sinon il le ferait immédiatement alors qu'en Ring il doit impérativement attendre votre retour. Pour renforcer encore plus cette sensation et parce que cela sera très utile par la suite en concours si vous avez choisi le Ring, ne félicitez pas le chien dès votre retour ; mettez-vous d'abord à sa droite, donnez lui l'ordre "au pied" (position de base) faites lui faire trois à cinq pas et seulement après donnez lui une très grosse récompense.

 

 

 

 

 


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