Le respect de la psychologie du chien est un élément important de la réussite.

 
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Chez le chien il n’existe pas de stress agréable, cest une situation d’alerte, de danger
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Destinés à faire face à toute demande accrue imposée au corps, l'organisme répond aux stimuli afin de maintenir ce que les biologistes appellent un état d'équilibre :

« Le stress est le procéssus par lequel les facteurs de l'environnement surchargent les systhèmes de régulation d'un individu et perturbe son état d'adaptation.» Hans Selye. (Lien)

Le chien de sport subit un stress à la fois organique ( lien ) (entraînements, compétitions) et psychologique. Si le premier est dû à la stricte dépense énergétique induite par l'effort, au même titre que tout sportif, le second dépend des perturbations émotionnelles auxquelles tout chien peut-être soumis. Que l'on prenne, le dressage classique, le dressage en prenant en compte le comportement ou le dressage des cirques, étroitement liés à l'instinct de survie à l'état sauvage, la peur est le centre de tout, c'est le moteur de l'équilibre de la nature, c'est elle qui va permettre aux animaux sauvages d'être tués ou de rester en vie. La mère va donc apprendre à ses petits à identifier les situations qu'elle va interprétées comme dangereuses et y faire face par des comportements. Le développement de la peur chez le chiot est donc directement lié à l'ontogenèse de sa mère, ce qu'elle-même connaît de son environnement.
Un chien "peureux" est un chien qui ne pourra jamais être dressé, voire même simplement jamais éduqué. Cette responsabilité en incombe principalement à l'éleveur ou au naisseur qui doit sélectionner les géniteurs et être parfaitement sûr de leurs aptitudes reproductrices, en ne se limitant pas aux seuls critères morphologiques. Elle débute le jour de l'accouplement des deux reproducteurs avec une attention toute particulière sur la femelle, c'est la mère qui éduque sa portée si elle est peureuse, tous ses chiots seront peureux quelque soit les qualités du père. Quand on dit "tel père tel fils", c'est faux en la matière, c'est telle mère tel fils.

 

Les espèces nidicoles, littéralement qui " habitent le nid ", sont des animaux dont le développement anatomique, et en particulier, nerveux et sensorimoteur, n'est pas achevé à la naissance. La fixation des niveaux de stimulation fait partie des processus épigénétiques, elle est effectuée pendant une période relativement courte dont les limites sont fixées, qui commence à 3 semaines pour se finir à 3 mois, le chiot s'adapte aux changements environnementaux (vie dans une maison, bruits de toute sorte à la ville et à la campagne, sortie dans la rue, transports en commun etc..). C ’est ce que l’on appelle l’homéostasie sensorielle. L'animal l'acquiert pendant son développement comportemental, cette période est une période sensible. Lors des variations des conditions du milieu, l'organisme réagit par une série de modifications physiologiques et comportementales qui lui permettent de retrouver son équilibre, sans troubles émotionnels excessifs. L'homéostasie sensorielle ou homéostasie perceptive est un état d'équilibre entre l'organisme et l'ensemble des stimuli constituant son environnement à un moment donné. Pendant cette période un environnement extérieur riche en stimulations est un facteur favorable, le chiot met en mémoire des références de milieu de vie. A l’âge adulte, le chien comparera les stimuli auxquels il sera confronté à ce système de référence. Pour cela il doit nécessairement vivre dans un environnement de plus en plus riche qui stimulera la vue, l'audition et l'activité motrice.

L'équilibre caractériel de la mère revêt une importance capitale pour qu'elle puisse enseigner la maîtrise des émotions à ses chiots

Jade avait un très gros caractère, ce qui ne l'empêchait pas d'être une montagne de douceur

On ne devrait jamais faire porter une chienne qui ne possède pas les qualités requises pour bien éduquer ses chiots.

 

Avant la mise bas et durant toute la gestation, l'environnement intra-utérin dans lequel baignent les fœtus et les stimulations reçues par la mère peuvent modifier de façon durable, sinon permanente, certaines caractéristiques comportementales et réactionnelles ultérieures de sa progéniture.  Pendant la période prénatale (grossesse), les perturbations du développement des embryons sont directement dépendantes des réactions physiologiques de la mère, d’une part par l'intermédiaire des hormones de stress (catécholamines et glucocorticoïdes) qu'elle libère en quantité accrue suite aux événements et situations stressants auxquelles elle est confrontée (Lien) et d’autre part, par l'intermédiaire de stimulations tactiles des fœtus. Une future maman doit-être flattée et caressée aussi souvent que possible, on ne doit pas la mettre à l'écart et si elle a une activité sportive surtout avec des coups de feu, puisqu'elle ne les craint pas, (field trial, chasse, ring) elle doit pouvoir continuer de la pratiquer de façon allégée en évitant les brutalités, le plus longtemps possible.

Ainsi l’environnement affecte déjà le développement physiologique et comportemental des chiots dès cette période in-utéro (Wells & Hepper 2006 ; Gazzano et al, 2008).

« On s’est aperçu que lorsque la mère est soumise à un stress, quelle qu’en soit la nature (dans les études expérimentales, ce sont généralement des pétards), elle présente des contractions d’un certain nombre de viscères dont l’utérus qui subit un rythme de contractions brutales. A ce moment-là si l’on fait une observation de la réaction des fœtus durant la réponse au stress de la mère, on s’aperçoit qu’ils présentent une agitation qu’ils n’avaient pas juste avant, avec des mouvements de haut en bas, des mouvements de rotation. » Patrick Pageat

« L'action des gènes et de l'environnement ne s'exerce pas sur un individu, mais sur un individu à un certain stade ou moment de son développement. Autrement dit, chaque stade du développement constitue le point de départ pour atteindre le stade suivant, mais ne le détermine pas. »
Conrad Hal Waddington
(Lien)

Biologiquement parlant, la peur est un instinct de survie qui permet aux animaux d'éviter des situations dangereuses pour eux-mêmes ou pour leur progéniture et contrairement à ce qu'affirment les imbéciles (croyance populaire) volontairement mal informé(e)s, la peur est générée par les comportements spécifiques de l'évitement et de la fuite, elle ne peut être transmise génétiquement : la peur est une conséquence de l'analyse du danger. Elle ne doit pas être confondu avec l'anxiété qui est le résultat de menaces perçues comme étant incontrôlables ou inévitables presque toujours associées à un caractère faible et sensible.

« La mère va avoir tendance à orienter, non pas de façon génétique, mais de façon congénitale, le futur comportement de ses chiots. Cet état de fait tend à maintenir la croyance d’une transmission génétique du caractère parce qu’effectivement c’est quelque chose qui se joue avant la naissance. Mais l’anxiété n’est pas dans les chromosomes : elle va simplement s’inscrire dans le câblage cérébral. L’orientation des types de réactions se fait à cause des échanges entre mère et fœtus. » Patrick Pageat

L'agressivité qui en découle n'est par conséquent pas non plus un facteur génétique, l'agressivité est une réponse pour surmonter une peur incontrôlée. Elever des chiens pour le Ring ou le Schutzhund (RCI) avec un caractère très affirmé ne les rend pas agressifs pour autant, bien au contraire les chiens sûr d'eux même ne développent pas de phobie, d'ailleurs qu'est-ce qu'un compétiteur ferait d'un chien agressif : l'agressivité (à ne pas confondre avec la pugnacité) dans ces sports est éliminatoire, un chien agressif n'est pas accepté en concours et sera interdit définitivement de compétition par les juges par un rapport noté directement sur son carnet de travail (obligatoire avec une licence à jour pour participer) qui le suit pendant toute sa carrière de sportif et copie à la SCC responsable de la délivrance des licences.

Par contre du coté facteurs épigènétique (environnement, expériences, qui peuvent survenir pendant  la période prénatale mais et surtout, pendant la période postnatale) une chienne anxieuse, peureuse et/ou agressive, enseignera la méfiance et l’agressivité à ses chiots. Si on ne peut pas approcher les chiots sans qu’elle montre les dents ; alors les chiots développeront une peur instinctive de l’humain.

A l'heure actuelle, l'épigénétique se développe : ce terme a été créé par Conrad Hal Waddington (1905-1975), en 1942, pour nommer la branche de la biologie qui étudie les relations de cause à effet entre les gènes et leurs produits, faisant apparaître le phénotype. On peut la définir comme : les modifications transmissibles et réversibles de l’expression des gènes ne s’accompagnant pas de changements des séquences nucléotidiques. Ce type de régulation peut cibler l’ADN, l’ARN ou les protéines et agir au niveau du noyau ou du cytoplasme.


Les modifications épigénétiques constituent l’un des fondements de la diversité biologique. L'épigénétique est venue à point nommé pour combler le vide qui existait entre inné et acquis.

« Il est évident que si on empêche ces mères-là de se reproduire, la population d’animaux anxieux dans l’élevage diminuera, mais, si l’on veut être rigoureux, il ne faut pas parler de transmission génétique. » Patrick Pageat.

 

L'expérience de la naissance pour un chiot est très éloignée de celle d'un humain, quand une chienne met bas, ses petits naissent avec un odorat fonctionnel, mais ils n'ont pas encore la vue, ni l'ouïe. La première chose dans la vie d'un chien et la plus vitale, sa mère, lui apparaît donc comme une odeur. Pour un chiot, la mère est avant tout une odeur et une énergie, ce sont les chiots qui doivent la trouver et venir aux mamelles, pour les chiots l'énergie calme et assurée d'une mère équilibrée imprègne tout. Le chiot communique avec sa mère par des gémissements (elle ne lui répond pas car il semblerait qu'elle ait conscience qu'il est sourd). Les muscles sont mous mais fonctionnels (Tonus musculaire présent dès la première respiration). Les circuits nerveux fonctionnent, mais lentement.  La myélinisation (conduction de l'influx nerveux) est progressive, ses paupières s'ouvrent entre le 10ème et le 16ème jour, il commence à entendre entre le 14ème et le 24ème jour (réflexe de sursaut).

 

La transmission d'un comportement peut se faire de plusieurs manières, et, globalement on en distingue deux :

  • la transmission génétique
  • l'apprentissage

Un éleveur en croisant deux chiens de carrure forte, selon les lois de Mendel, augmente la probabilité de voir naître de ce croisement une portée de chiots qui auront la même carrure que leurs géniteurs. Les critères, qui peuvent être transmis ainsi, sont essentiellement des critères morphologiques et biologiques. On estime entre 6% et au maximum à 20% la part génétique pour la transmission de comportements.
La transmission par apprentissage se fait par l'intermédiaire de la mère, puisque aussi bien chez le chien que chez le chat, c'est la mère qui éduque sa portée.

Importance du milieu et de la mère chez l'éleveur, cela n'a rien d'anodin.

 

En éduquant ses chiots une chienne apprend aussi à ses filles le travail de mère et ainsi de suite, cela n’a pas grand chose de génétique, c'est sa mère qui lui a enseigné. Si on les sépare très tôt, les jeunes chiennes seront incapables d’être mères à leur tour, pire elles risquent  de développer des phobies en mettant bas et il faudra leur enlever les chiots très tôt aussi. Des chiots maintenus en isolement total durant la période sensible perdent la capacité de se socialiser à quelque espèce que ce soit, y compris à l'espèce canine ! C’est ce que font les "loubards des banlieues" pour élever des chiens de combat en les isolant le plus tôt possible des autres. Il suffit de remettre le plus tôt possible (quelques semaines au maximum, la socialisation secondaire n'est possible que pour des animaux ayant pu s'attacher et se socialiser durant la période sensible) une petite femelle avec une chienne adulte (peu importe la race) bien équilibrée qui lui enseignera son rôle de maman pour retrouver petit à petit le cycle normal, donc encore une fois, il n’y a pas grand chose de génétique dans ce processus qui est du domaine essentiellement cognitif.


Quand à pouvoir communiquer avec un chien au caractère affirmé élevé pour le sport de haut niveau, effectivement là dessus, les éleveurs ont une grande part de responsabilité, même si on comprend bien qu'un professionnel doit être capable de pouvoir vivre de son travail, ces chiens ne devraient pas être mis entre toutes les mains. Et pour les futurs maîtres cela demande au minimum de se renseigner sur le mode d'emploi d'un vrai chien et d'être conscient du temps qu'ils sont prêt à lui consacrer avant de l'acquérir, les échéances à ne pas rater sont bien trop courtes et rapprochées pour le prendre à la légère.

 

Lorsque vous souhaitez acquérir un chien de sport, vous devez, après avoir déterminé la race qui vous convient, choisir un élevage où l'on s'efforce de maximiser le développement du cerveau du chiot et où les femelles peureuses, dysthymique voire dépressive, anxieuse ou phobiques sont systématiquement écartées de la reproduction et même idéalement stérilisées. Ce chiot aura les meilleures chances de pouvoir s'adapter à la plupart des conditions de vie et des environnements qu'un chien peut rencontrer au cours de son existence même si il ne fait jamais de compétition.

 

Le cerveau du chiot se développe en trois phases : (le développement nerveux correspond à la phase de réaménagement synaptique et a la phase de mort neuronal de la stabilisation sélective découverte par Jean-Pierre Changeux (lien))

  1. Une phase de développement chaotique qui se termine vers l’âge de 10 semaines. Au cours du développement de l’embryon puis du nouveau né, le cerveau multiplie les cellules et les contacts sous l’influence d’un programme génétique. La boîte crânienne se remplit de cellules.
  2. Une phase de maturation des cellules et des contacts. Quand un contact entre deux cellules a fonctionné, il a émis des molécules chimiques qui on fait réagir la cellule réceptrice. Cette cellule mûrit. La base est en place à environs 3 mois. Il restera encore à fignoler et à parfaire d’autres étapes, mais tout est préprogrammé à 3 mois.
  3. Une phase suicidaire qui nettoie tout ce qui n’a pas mûri. Cette phase se termine vers l’âge de 3 ou 4 mois. Toutes les cellules et les contacts n’ayant pas fonctionné seront supprimé.

« C'est parce que le cerveau se développe pendant la grossesse et jusqu'à l'âge de 3 mois environ que cette période est une phase sensible pour l'acquisition de nombreux comportements. Si le chiot rate cet apprentissage, il pourrait ne jamais pouvoir le récupérer.
La richesse ou la pauvreté des stimulations que l'on va fournir au chiot en développement vont induire la compétence ou l'incompétence du cerveau, ainsi que l'harmonie ou la dysharmonie des comportements. Certaines étapes sont essentielles; il faudra les comprendre.» Docteur Joël Dehasse


D'où l'importance primordiale que tous les autocontrôles puissent se mettre en place avant, en mettant le chiot en présence du maximum de situations, bruits ( lien ) (il existe aussi des CD audio préenregistrés), animaux de toutes espèces, humains de tous les âges, hommes, femmes, enfants, vieillards, de toutes couleurs, origines, barbus ou chauves, valides à pied, en vélo, mobylette, ou à mobilité réduite, béquilles, chaise roulante, lui faire découvrir la ville, les transports en commun, les fêtes foraines, les marchés, les marchés, le ramassage des ordures, la campagne, la forêt, la mer, la montagne, etc.............En bref sortir le chiot partout et ce surtout sans attendre les rappels de vaccins il serait alors trop tard. Les chiots sont immunisés par la mère pendant les premières semaines de la vie et ensuite par la première vaccination. De toute façon, aucun propriétaire ne stérilise ses vêtements et ses chaussures avant de rentrer chez lui, pas plus que les autres membres de la famille. Ils apportent donc des germes et des virus dans l'environnement dans lequel le chiot est isolé. Simplement éviter les contacts avec les chiens que vous ne connaissez pas, les animaleries, les refuges, ne le laissez pas boire dans les flaques d’eau et renifler les pipis et cacas des autres chiens ; en bref contentez-vous d'évitez les risques élevés. La socialisation interspécifique est moins stable que la socialisation intraspécifique. Par exemple, des chiots bien socialisés à l'homme à l'âge de trois mois peuvent ensuite développer une peur de l'homme s'ils sont privés de contacts avec des personnes entre 3 et 6-8 mois. A l'inverse, la socialisation interspécifique est maintenue après une absence prolongée de contacts avec d'autres chiens. Contrairement à la socialisation intraspécifique, la socialisation interspécifique doit donc être entretenue pour ne pas disparaître.

Ce chiot sera prêt à faire face à de nombreuses situations. Bien sûr il n'aura pas tout vu, tout entendu, tout goûté, tout senti, tout touché, tout vécu, mais il aura intégré un concept de monde environnant riche, complexe, varié et multiple. Son cerveau sera mieux à même de faire face à des situations stressantes nouvelles et complexes.
A la naissance un chiot vient au monde avec une morphologie et des aptitudes physiques propres à sa race mais il ne sait pas qui sont ses amis, le chiot ne naît pas avec le concept d’«ami» pas plus qu'il ne sait qu'il est un chien, il doit acquérir ce concept. Des expériences ont démontré que cette acquisition se faisait avant l’âge de 14 semaines. Dans le cas contraire, passé cet âge, l’acquisition de ce concept devient extrêmement difficile. Or cette période est précisément celle du développement du cerveau. Après 14 semaines ou à l’âge adulte, le chien sera peut-être encore capable de s’attacher à une personne. Cet attachement nécessitera cependant des conditions spéciales de vie et de dressage ; il se limitera à l’éducateur et éventuellement à quelques membre de son entourage, mais il ne deviendra jamais un chien de famille et encore moins un chien de travail ou de sport. Un animal familier élevé hors du contexte humain redevient une bête sauvage, tout simplement.

 

Facteurs de risque :

« Si le chiot n'acquiert pas les informations requises au cours des étapes spécifiques (périodes sensibles), il risque de ne pas avoir un développement comportemental normal et de garder un handicap social pour le reste de son existence.
Ces facteurs de risque sont repris dans le tableau ci-dessous » Docteur Joël Dehasse

 

Environnement

Date limite

Conséquences

Chienne-mère non caressée et stressée
grossesse
chiot à tendance craintive et intolérant du contact
Chiot nouveau-né non manipulé
3 semaines
chiot peu tolérant au contact
Retrait de la mère ou des chiens adultes du milieu d'élevage
2-3 mois
syndrome hypersensibilité, hypermotricité (syndrome du chien excitable et nerveux)
Absence de contacts avec des chiens (chiot orphelin)
3 mois
phobie des chiens, chasse des petits chiens
Absence de contacts avec une grande variété de personnes
3 mois
phobie de (certaines) personnes (genre de chien sauvage-féral)
Absence de contact avec des enfants
3 mois
phobie des enfants, prédation sur enfants
Absence de sortie répétée en ville, sur des marchés, dans des gares
3 mois
phobie de la ville, anxiété
Absence de contact avec des chats (ou autres animaux)
3 mois
prédation sur chat (ou autres animaux)
Absence de pièce d'éveil et d'habituation précoce à des environnements variés
3 mois
phobies diverses (bruits d'explosion...), anxiété
Absence de contrôle de la morsure et de la motricité
3-4 mois
syndrome hypersensibilité, hypermotricité (syndrome du chien excitable et nerveux)
Absence de détachement
4 mois - puberté
anxiété de séparation
Absence de hiérarchisation
4 mois - puberté
troubles de la hiérarchie, agressions diverses

 

 

Chez le chien, à la différence de l’homme, le stress n’est JAMAIS une situation recherchée, agréable ou excitante, si l'homme aime se faire peur, pas le chien.

 

Comme je souhaitais faire des concours avec Gaya, elle serait inévitablement confrontée à du stress et je devais lui apprendre à l'apprivoiser pour le maîtriser. Le problème est donc toujours de remplacer le stress environnemental, stimulus nouveau effrayant ou dérangeant subi, par une situation connue et familière. Le seul élément susceptible d'apporter ce "stress de substitution" et de le contrôler, c'est le maître qui se doit de connaître précisément l'animal à qui il a affaire et son degré de sensibilité.
Lorsque je suis allé la choisir chez son éleveur, que j'avais préalablement aussi choisi, pour me faire une idée de son degré de sensibilité qui devait être le plus bas possible, je n'ai pas fait de test genre Campbell, j'ai simplement laissé tomber mon trousseau de clés sur le carrelage au milieu des chiots et j'ai gardé la chiotte (je voulais une femelle) qui était partie le moins loin et était revenue reconnaître la première ce qui avait pu provoqué ce bruit terrible. Le jour où nous sommes allé la chercher, Gaya a fait 130 km de voiture et n'a pas émis un seul son, très curieuse, elle a passé une partie de son temps à regarder au travers de la grille de sa caisse de transport et a fini par s'endormir le nez dans un teeshirt que j'avais confié à son éleveur 15 jours plus tôt. Sa mère et son éleveur avaient bien fait leur job.

 


Un chien vit à 95 % sur un mode “habitude” et ne se complait que dans ce mode. Un chien n’est bien dans sa tête et dans son corps que lorsque la situation vécue à l’instant est habituelle et EXACTEMENT habituelle à celle connue. Communiquer avec son chien, c'est non seulement pour ce qu'il doit faire, mais aussi pour les situations où il ne doit plus réagir en apprenant à l'inhiber. Si on doit inhiber un chiot, ce n'est pas seulement pour lui apprendre les interdits, mais aussi et surtout pour le structurer.

Peu de choses affectent autant notre relation avec un chien que la confiance.
Quand un chien nous fait confiance, dans nos motivations et nos jugements, il coopérera lors de beaucoup de circonstances difficiles. Regagner cette confiance, une fois perdue, peut être extrêmement complexe. C’est pourquoi savoir bien interpréter les signaux de son chien en période de grand stress est très important. D'où l'extrême importance de savoir reconnaître les rituels d'apaisement ( lien ) ou encore là mais sans les photos ( lien ) et de bien s'intéresser à son langage en apprenant à" lire" son chien.

L'exposition répétée à une situation stimulante même sans conséquences défavorables peut, dans certains cas, entraîner une augmentation de la réponse d'alerte (à l'inverse de l'habituation ce phénomène est appelé sensibilisation). Les réponses d'alerte survenant suite à un stimulus non-familier sont innées.

L'exploration du stimulus est primordiale dans l'installation de la sensibilisation ou de "l'habituation" ( lien ).
Si l'individu a la curiosité ou la capacité de se diriger vers lui : ou il s'apercevra qu'il n'est pas dangereux : le stimulus deviendra familier et perdra sa signification (habituation) ; ou il est vraiment dangereux et l'animal engagera un comportement défensif ou la fuite.
Si l'exploration est impossible (situation fermée), la peur se fixe par conditionnement classique : cette " émotion apprise " est appelée réaction émotionnelle conditionnée de peur.

Le chiot qui ne réagit plus aux pétarades d'une voiture ou d'une moto, généralisera à tous les bruits claquants (portes, autres véhicules, armes à feu, pétards…), du moment que leur intensité n'est pas trop forte.

Processus d’habituation

Processus de sensibilisation

Le chiot se promène dans la rue pour la première fois, une voiture passe et pétarade

Le chiot tremble, son (sa) propriétaire ignore, reste neutre et continue sa route, ou attire l’attention du chiot sur autre chose.

Le chiot tremble, le (la) propriétaire cherche à le rassurer en le caressant longuement, en le prenant dans ses bras.

Une deuxième voiture passe et pétarade .

Le chiot tremble moins fort.

Le chiot tremble plus fort.

Une troisième, puis d'autres voitures et des motos passent.

Le chiot n’y fait même plus attention.

Le chiot est terrorisé.

Conclusion

Le chiot a d’abord eu peur car expérience nouvelle, puis il s’est habitué progressivement et la peur a finalement disparu, laissant place à l'indiférence.

La peur ne cesse d'augmenter.  Au départ, le stimulus était identifiable mais la sensibilisation continue et l’animal va jusqu'à anticiper et ne plus vouloir sortir dans la rue.

 

Dans cet exemple on constate que le fait de caresser un chiot (pire le prendre dans les bras) lorsqu'il a peur, au contraire de le rassurer, lui confirme qu'il a raison d'avoir peur et on renforce le comportement de peur. Erreur classique d'éducation malheureusement très trop courante chez les "bisounours".

La peur est une émotion normale qui permet de se soustraire à un danger, elle est liée à la survie. Elle apparaît face à une situation ou à un objet inconnu si le chiot a été mal préparé, il faut avant tout que la “situation générale”, le travail en équipe avec le maître, soit très nettement “prioritaire” sur l’inconnu, il faut travailler à entrainer son chien, pour que l’inconnu devienne une “situation connue et bonne” pour le chien, car ce sont ses instincts qui ont le contrôle jusqu’à ce que la situation bascule en “bonne” ou “mauvaise”.

Attention, la sensibilisation n'est pas une réaction qu'il faut absolument rejeter car une fois qu'on la connaît et qu'on la maîtrise, on va pouvoir l'utiliser en dressage confort/inconfort (fuite /évitement), par exemple si on frotte énergiquement la pointe d'une chambrière sur la patte d'un cheval, il va finir par la lever, au bout d'un certain temps il lèvera la patte, à peine son dresseur approchera la chambrière. C'est un processus de sensibilisation.

S’y habituer, on n'y fait plus attention. S’y sensibiliser, on réagit alors de plus en plus vite, de plus en plus fort. En dressage on passe de l'un à l'autre en fonction des besoins et du résultat souhaité.
Pour créer une habituation, il faut partir d'un stimulus faible et augmenter très progressivement son intensité et sa durée.
Pour créer une sensibilisation, c'est strictement l'inverse : on part d'un stimulus fort que l'on diminue en intensité et en durée.

 

 

Comprendre le stress du chien

 

Lorsque nous parlons de nos chiens, souvent nous mentionnons que notre chien était “stressé”, en faisant une image avec notre stress humain… mais dans les faits, le stress canin se révèle différent….
Explications et comparaisons : On appelle “stress” une réaction organique d’alerte. Cette réaction se manifeste sous différentes formes et notamment hormonale et de stimulus de certaines fonctions dans le but de préparer l’organisme à affronter au mieux la situation. On observe une libération hormonale accentuée et notamment d’adrénaline, une augmentation de la pression sanguine et une modification des priorités d’irrigation au profit des organes les plus sensibles ou les plus susceptibles d’être importants dans la gestion de la situation de danger (cerveau, cœur, foie, reins et muscles). En contrepartie, les autres organes sont ou peuvent devenir “déficitaires” en fonction de l’importance du stress. C’est notamment le cas de l’épiderme
Parallèlement, on observe chez le chien une augmentation du taux de cholestérol et à moindre importance de celui de glucose (chez l’homme, c’est l’inverse) pour apporter aux organes l’énergie nécessaire à leur “sur-sollicitation” et une accélération de la respiration. Suivant l’importance du stress, on constate aussi un ralentissement de la digestion, une “pré-tension” des muscles.

Bien entendu, la peur ou l’angoisse peuvent amener à cette situation. Chez l’homme qui analyse les choses et est capable de détecter une situation “stressante” en fonction de divers paramètres, les peurs (même anticipées) ou les angoisses sont effectivement certainement une des raisons principales aux stress. Pour les mêmes raisons, chez l’homme les situations de stress sont le plus souvent passagères ou brèves car dès que la situation a été analysée, tout redevient à la normale.

Chez le chien, si les conséquences physiologiques sont globalement les mêmes que chez l’homme, elles sont cependant souvent bien plus violentes car le chien n’est pas capable d’analyse ou d’anticipation.

Chez le chien les situations de stress sont presque toujours liées à un phénomène physique comme la douleur, une insuffisance organique etc. ou alors une situation inconnue du chien ou une situation qui est connue comme “mauvaise” (même si elle ne l’est plus ou si pour un homme cela semblerait insignifiant). Cela peut être une chose aussi simple qu’une heure de repas inhabituelle, une gamelle différente ou mal placée, un box inhabituel etc.
Toute situation susceptible d’être détectée comme “menaçante” pour l’équilibre interne est une situation de stress. Le chien, parce qu’il n’a pas le pouvoir d’analyse et d’anticipation, ne se “réfère” qu’à l’instant présent (on estime +- quelques secondes à quelques minutes dans le passé et à 0 dans l’avenir : Le chien ne sait même pas que la douleur va passer).
Le chien ne peut “vivre avec son passé lointain” que si l’instant présent devient une situation connue par le passé. Cette situation est alors “gérée” suivant ce qu’elle a été dans le passé : Une situation qui a été “mauvaise” sera toujours mauvaise (stressante) par contre une situation “bonne” 1000 fois qui est devenue “mauvaise” 1 fois, deviendra toujours “mauvaise”.

Il ne faut pas en déduire pour autant que le chien n’a pas de mémoire. Bien au contraire, elle est même meilleure que la notre sur certains points mais elle ne fonctionne pas de la même façon. Le chien garde tout en mémoire même les choses des plus insignifiantes mais il ne le sait pas car il est incapable d’y faire accès à son gré.

Le chien à une mémoire “flash”: Les infos contenues dans sa mémoire ne sont accessibles que “séparément” (c’est à dire qu’il ne peut pas faire de lien direct entre deux infos “identiques” ou qui ont un rapport direct entre elles) mais surtout, il lui faut un stimulus pour qu’il soit accédée à une info donnée.

Le chien possède une mémoire “comparative” qui en permanence compare les “photos flash” de sa mémoire avec ce qu’il vit en l’instant. C’est ce qui explique qu’ à chaque fois qu’on tentera de ramener un chien à un endroit qu’il n’a pas aimé, sa mémoire réagira et il subira un stress même si cela se passe 3 ans plus tard !!

Par exemple : Encore enfant, vous avez pris un coup de courant sur une clôture électrique alors que vous ne saviez pas que ce fil était “mauvais” car vos parents ne vous l’avaient pas dit. Adulte votre esprit d’analyse et votre mémoire vous permettent maintenant de savoir que ce type de fil, tenu à cette hauteur, avec une petite pancarte, où il y a des vaches etc, etc…… est “mauvais”. Mieux, vous avez la possibilité de vous méfiez de toute situation plus ou moins approchante, de l’analyser et d’en déterminer la “dangerosité”……Mieux encore, vous pouvez chercher à comprendre pourquoi et comment le fil vous avait fait mal.

Rien de tout ça chez le chien : lorsque survient le coup de courant douloureux, la mémoire du chien enregistre l’image “flash” de l’instant et sans priorité d’importance (les détails de l’image autant que ses “points importants”, sont enregistrés).
Cependant, une fois le facteur stress passé (en l’occurrence la douleur), le chien aura complètement oublié cette situation…..tout du moins oublié consciemment. MAIS, maintenant dès que l’image flash enregistrée (et celle-ci uniquement et précisément : Pas de rapprochement possible ou d’extrapolations….) sera mise en comparaison avec l’instant vécu (même 10 ans plus tard) et que les 2 situations correspondent, le chien se souviendra exactement de la première situation stressante.

En résumé simplifié, le chien possède une mémoire “comparative” qui en temps réel et en permanence compare les “photos flash” de sa mémoire avec ce qu’il vit en l’instant. C’est ce qui explique que, par exemple, à chaque fois qu’on tentera de ramener un chien à un endroit “mauvais”, sa mémoire réagira et il subira un stress même si cela se passe 3 ans plus tard mais aussi ce qui explique qu’un chien subira un stress permanent si la situation est elle aussi permanente.

C’est aussi cette faculté qui guide le chien sur une piste alors même qu’il n’y est passé qu’une fois deux ans auparavant. Parce que à ce moment la situation était “inconnue” (la première fois), donc stressante et donc “enregistrée”. C’est la raison pour laquelle un chien de traineau  “non formé”, jeune et encore incapable d’appréhender l’inconnu ne doit JAMAIS être placé en tête d’un attelage, où chaque moment sera une situation de stress liée à l’inconnue.

A partir de là 3 cas se présentent :
1 - Si la situation est connue et “bonne”, alors le chien vit sa vie de chien au mieux. C’est la seule situation positive pour un chien et la seule situation dans laquelle son développement physique et psychique, son éducation, sa santé etc, etc….. sont possibles.
2 - Si la situation est inconnue, le chien subit une “pré-alerte”, son contrôle passe sous la dépendance de ses instincts. Dans cette situation, le chien n’est pas capable de “réflexion”, les instincts ont le contrôle jusqu’à ce que la situation bascule en “bonne” ou “mauvaise”.
3 -Si la situation est connue et “mauvaise”, alors toute la panoplie de défense se met en jeu (hormonale, métaboliques etc……) et les conséquences dépendent de l’ampleur du stress.

Dans le cas d’une situation connue comme mauvaise mais “irrémédiable” le stress est permanent mais “peu prononcé” et souvent donc invisible pour les maitres qui, si ils constatent une différence dans le comportement, analysent la situation comme un comportement de “prudence” de la part du chien (le chien ne joue plus, ne s’approche plus, etc…..)

Une autre chose importante à comprendre c’est que pour le chien, à la différence de l’homme, le stress n’est JAMAIS une situation “recherchée”, agréable ou excitatrice. .L’homme aime se faire peur, exemple le saut à l'élastique ou les fêtes foraines, la chenille, les montagnes russes. Chez le chien il n’existe pas de stress agréable ou insignifiant. Un stress est une situation d’alerte, de danger et donc bouleversant.
De la même manière, il ne faut pas croire qu’un minimum de stress est bon pour l’excitation du chien avant ou pendant un effort. Ceux qui prétendent cela n’ont absolument rien compris au fonctionnement d’un chien. Si on le place de force devant sa peur, l'animal ne réfléchira pas : il identifiera et prendra le comportement qui lui a le plus réussi et finalement, si vous insistez, il va vous associer à sa peur. Une simple situation stressante, la peur d’un bruit fréquent ou d’une personne, peut chez le chien avoir des répercussions d’une importance insoupçonnée. Un chien peut se laisser tomber en état de dépression et par exemple refuser la nourriture, avoir des bouleversements hormonaux importants etc….

Pour tenir la situation, l’organisme du chien doit puiser dans ses réserves d’énergie pour résister. Comme en général, la situation induit des pertes d’appétit. On comprend que cette situation ne peut durer.

Un chien stressé “mange” ses réserves mais les réserves ne se refont pas proportionnellement dans la mesure où un chien stressé assimile moins bien. Arrivé à un certain seuil, l’organisme atteint ce que l’on appelle la phase d’épuisement. Les réserves ne sont alors plus suffisantes pour résister au stress. On constate alors une usure rapide et prématurée des principaux organes vitaux et un affaiblissement du système immunitaire. On appelle ce phénomène le “burn-out”.( un chien “brûlé” )

 D’autre part, le comportement ou les habitudes d’un chien ne démontrent pas forcément son état de stress ou de non-stress. Ainsi un chien “dominant” (dans le sens humain, c'est à dire où il attaque tout le monde, il est le plus fort.) démontre presque à coup sûr, un stress important alors que le “vrai” dominant au sens canin, semblera “Zen”, indifférent, “dormeur” etc….

Il ne faut pas confondre chez le chien stress, angoisse et comportement. Chez le chien TOUT est agent de stress dans la mesure où la situation “gène” le chien. Il peut s’agir de causes environnementales (bruits, odeurs, froid, chaud…..), médicales (maladie symptomatique, douleur, colique……), psychologiques (faim, soif, peur…….), inhabituelles (changements dans les habitudes de vie….) ou “physico-inhabituelles (changement de nourriture, chiennes en chaleur.)
Par contre, le chien résiste très bien à des situations “graves” mais comprises et naturelles pour lui. Ainsi, par exemple, une “grave” et douloureuse blessure occasionnée au cours d’une bagarre “naturelle” et “logique”, n’est que rarement le siège de stress, de même que le “résultat” final de la bagarre (que le chien “gagne” ou “perde”)

Paradoxalement, un chien vit mieux une situation inconnue qu’une situation connue inhabituelle et/ou stressante préalablement.
Chez le chien, chaque minute de vie est classée et irrémédiablement classée pour toute sa vie. Il existe pourtant un ordre de priorité dans ses dossiers :
- 1/ Rouge : Effacement impossible et transfert des informations impossible. Quand une situation a été classée dans le dossier “rouge”, elle y sera pour toute la vie du chien.
- 2/ Vert : Effacement impossible mais possible transfert dans le dossier rouge. Par exemple, un entrainement qui “tourne mal” (blessure) fera passer la situation liée à cet entrainement “vert - agréable” dans le dossier “rouge” avec toutes les concordances en rapport avec la situation stressante
- 3/ Orange : Dossier des situations inconnues non encore classées dans le rouge ou vert. Le dossier orange est normalement toujours trés vite, vide. Il ne correspond qu’à la situation temporaire, par exemple : confrontation avec un individu inconnu, nouvelle croquette dans la gamelle etc etc….Le temps de “se faire une idée et de la classer”.
Cela ne signifie pas que tout est immuable pour le chien, bien au contraire, il est capable heureusement de s’adapter et d’apprendre de nombreuses situations différentes ou même identiques avec des petites différences mais ne sera capable de gérer “sans stress ” toute situation que si elle a déja été vécue et que si elle est exactement en conformité en tout point avec cette même situation classée dans le dossier vert et vert uniquement .

 

Un exemple trouvé au hasard illustrant bien que le stress du chien peut être apprivoisé par "habituation":

Bien sûr, si c'est pour l'apprentissage du "couché sous distractions" comme ce qui est indiqué sur la vidéo, c'est du "pur amateurisme" : le chien ne devrait pas être récompensé quand il tourne la tête, mais si on ne veut faire que de" l'habituation" (l'étape d'avant l'apprentissage du "couché sous distractions") à une situation très stressante pour un chien comme des bruits inattendus et du mouvement derrière son dos, c'est pas mal trouvé.

La répétition d'une information entraine de moins en moins de réaction chez le chien. A chaque exposition au même stimulus, le chien a une réaction moindre, la réaction émotionnelle s'épuise, il s'habitue de plus en plus à chaque exposition. Plus l'intensité est faible, plus l'habituation est marquée et rapide. Plus la fréquence est élevée, plus l'habituation est prononcée et rapide.

Lors de l'exposition au stimulus, ce chien présente une réaction de crainte (situation ouverte où l'animal pourrait s'échapper) et non de peur (situation fermée où il ne pourrait  fuir). Il peut explorer la source du stimulus et par apprentissage, mémorise ses caractéristiques et ses conséquences.

Il faut avant tout que la “situation générale”, le travail en équipe, avec son maître ou ici sa maîtresse, soit très nettement “prioritaire” sur l’inconnu.

Mais que se passerait-il si le chien, livré à lui même, pouvait échapper au stimulus rapidement sans le contrôle de sa maîtresse ?

Il se trouverait alors dans la phase croissante de la peur et n'aurait pas l'occasion de s'habituer. A la prochaine exposition, son stress serait plus grand encore. Au contraire de s'être habitué, le chien se serait sensibilisé et développerait une phobie.

Dès lors, pour s'habituer, il lui faut être exposé longtemps au stimulus. Mais longtemps, c'est combien de temps ?
Cela varie d'un chien à l'autre, et avec la qualité de l’homéostasie sensorielle, que l'on appelle aussi imprégnation, dans le jeune âge et dont les limites sont fixées par la nature. Malheureusement pour les maîtres négligeants il n' y a jamais de deuxième chance, puisque ces limites fixées par dame nature, commencent à 3 semaines pour se finir à 3 mois (14 semaines en moyenne).

Dans tous les cas, au début, il vaudra mieux que le stimulus soit de faible intensité. Pourquoi ? Parce ce que cela diminue le temps nécessaire pour l'habituation. Donc, si vous voulez habituer un chien craintif à une braderie, un marché, une gare, des enfants, d'autres chiens, des bruits, des coups de feu, un concours de Ring, etc, etc.....Il faut l'y exposer longtemps en situation ouverte, (pas question de l'attacher à un piquet) sans toutefois lui permettre de fuir et dans de bonnes conditions, c'est à dire avec une intensité réduite du stimulus au début. Faible d'abord et ensuite de plus en plus important, ou faible à très important, à ensuite moins important, ça marche bien aussi et le chien se sentira soulagé alors que le niveau du stimulus sera bien plus fort qu'au début.

Un stimulus faible peut être trop fort pour un animal. En effet, la force du stimulus doit être adaptée à l'individu (son passé, son caractère, son habitude ou sa sensibilité pour d'autres choses...). Donc, pour un animal phobique (atteint de phobie - sensibilisé à outrance), le stimulus adapté pour inverser le processus est presque imperceptible.

Si pour qu'un chien puisse s'habituer, il lui faut un stimulus d'intensité faible ou moyenne et une exposition prolongée, il ne doit jamais rien lui arriver de fâcheux pendant cette exposition, il faut faire très attention aussi de ne pas récompenser la peur comme on le voit trop souvent, il penserait qu'il a raison d'avoir peur («lorsque j'ai peur mon maître me cajole» loin de rassurer, on récompense et on renforce le comportement d'avoir peur), mais faire comme sur la vidéo : le stimulus est associé à un plaisir (une grosse balle au bout d'une ficelle agitée en permanence), alors il n'a pas vraiment d'autre choix que de l'apprécier et de s'y habituer, ce n'est qu'une question de temps.

Au club, un chiot marche bien tranquillement auprès de son maître et à ce moment là les coups de feu de l'entraînement Ring retentissent, si pour accoutumer son chiot aux coups de feu, le maître se précipite sur lui pour lui parler et le caresser dans le but de le rassurer, c'est l'effet contraire qui va se produire, le chiot voit son maître qui démontre tous les signes de l'inquiétude. Dans la tête d'un chiot, une détonation entendu pour la première fois équivaudra à quelque chose de potentiellement dangereux qu'il faudra peut-être craindre. La bonne méthode consiste bien sûr soit à rester neutre si le chiot posséde un bonne homéostasie sensorielle, soit pour assurer le coup, à se mettre à courir et à jouer avec le chiot au moment des tirs afin que ceux-ci demeurent à l'arrière plan, associés à de l'agréable. En Ring les coups de feu feront souvent monter un chiot en exitation parce qu'il les associera assez vite au jeu avec l'HA.

L'habituation est un apprentissage par renforcement négatif : l'individu apprend à ne plus répondre à un stimulus qui a perdu sa signification, l'animal ne réagit plus aux stimuli non-significatifs de son environnement, c'est un processus actif qui lui évite un épuisement de ses ressources cognitives et énergétiques.

Le stimulus ne doit plus avoir aucun intérêt pour le comportement en cours et n'avoir aucune valeur de signalisation. Imaginez si nous devions réagir systématiquement à tous les stimuli de l'environnement !

 

L'habituation concerne principalement les stimuli supra-liminaires, c'est-à-dire ceux dont l'intensité dépasse un certain seuil. Ce seuil, comme je l'ai expliqué au début, est fixé lors du jeune âge lorsque l'animal établit son homéostasie perceptive(ou homéostasie sensorielle) l'homéostasie perceptive est un état d'équilibre entre l'organisme et l'ensemble des stimuli constituant son environnement à un moment donné. Dès l'âge de 5 à 7 semaines le cerveau du chiot entreprend un travail paradoxal, il multiplie des cellules et des contacts sous l'influence d'un programe génétique de façon chaotique. La biologie a prévue un système d'organisation, mais le cerveau du chiot n'a à sa disposition qu'un mécanisme simple et suicidaire ; il va tout simplement détruire tout ce qui n'a pas fonctionné.
Si le chiot s'est développé dans un millieu très stimulant, pratiquement chaque cellule et chaque contact entre les milliers de cellules de son cerveau ont reçu une information, ont mûri, ont développé des réseaux fiables et ont survécu au "massacre du programme suicidaire organisateur". Ce chiot dès son adoption, sera prêt à faire face, sans développer de phobie, à de nombreuses situations et à accepter l'inconnu en présence de son nouvel être d'attachement. Paradoxalement, un chien vit mieux une situation inconnue qu’une situation connue inhabituelle et/ou stressante préalablement.

Le “non stress” est le premier facteur d’un entraînement utile et efficace car un chien ne travaillera bien que si il est dans “le vert”, c’est à dire une fois que le chien aura accepté “l’inconnu”, quelque soit cet "inconnu" qui peut être aussi effrayant qu'un bâton ou un coup de révolver de 9mm...............et même parfois un simple marquage ou un accessoire posé au sol.......l'absence prolongée du maître..... ( lien ).......etc..

Les signaux concernant le stress, l'anxiété et l'apaisement le plus souvent rencontrés en entrainement et en concours sont :

•  détourner la tête et / ou le regard
•  se gratter
•  se retourner complètement
•  renifler le sol (très courant et c'est encore le cas de Gaya lorsque je lui commande la cessation en garde au ferme, alors que ses pulsions lui commande de mordre, mais elle sait qu'elle n'a pas l'autorisation de le faire avant la fuite de l'HA. Elle acompagne souvent ce reniflage d'un levé de patte)
•  léchage rapide des babines
•  immobilité
•  se déplacer très lentement
•  s'asseoir ou se coucher
•  position de révérence (jeu)
•  bâillements

D'autres facteurs d’agression très divers, provenant pour la plupart de l’environnement de l’animal, peuvent générer des réactions nuisibles pour lui, dans la mesure où elles dépassent en intensité et/ou fréquence ses réactions biologiques visant à maintenir son équilibre vital (l'homéostasie sensorielle) . Cette notion peut se résumer par la définition générale suivante : « le stress est le processus par lequel les facteurs de l’environnement surchargent les systèmes de régulation d’un individu et perturbent son état d’adaptation ».

Il apparait donc évident que plus on aura entrainé le chien à supporter une frustration au cours des entrainements et moins il sera perméable au stress en concours. Pour créer une habituation, il faut partir d'un stimulus stressant faible et augmenter très progressivement son intensité et sa durée, un stimulus stressant dont le dresseur va pouvoir contrôler l'intensité et la durée puisqu'il va faire en sorte qu'il vienne de lui.

Conclusion : Pour structurer son chien il faut l'inhiber et avant tout que la “situation générale”, le travail en équipe, avec son maître, soit très nettement “prioritaire” sur l’inconnu. pour ça il faut que le maître ou la maîtresse travaille pour que l’inconnu, devienne une “situation connue” pour le chien. Par conséquent il est indispensable de pouvoir contrarier son chien, ( lien ) même si celà peut paraître paradoxal, pour qu'il puisse apprendre. C'est de la responsabilité du maître de créer les circonstances adéquates et de les scénariser dans le seul but d'améliorer le niveau de son homéostasie sensorielle.

Juin 2013 : le refus d'appâts est un exercice hautement stressant pour le chien

« Un renard, qui vit pour la première fois une tortue dans une forêt, fut si effrayé qu'il faillit mourir de peur. Quand il la rencontra une deuxième fois, il fut encore effrayé, mais pas autant que la première fois. En la voyant pour la troisième fois, il fut si courageux qu'il se dirigea vers elle et engagea la conversation. » Esope

Refus d'appâts Juillet 2013, encore stressant mais un peu moins.

L'importance relative de la composante centrale du stress va donc diminuer dès lors qu'une même situation se répète, ce qui dans notre cas peut s'assimiler à l'une des conséquences non négligeable d'un entrainement bien conduit.

 

Dans le cas du chien de sport, d'autres agressions peuvent se situer :

  1. Durant le travail : stress organique, variations thermiques, sensations de douleur, épuisement, milieux hostiles, etc

    Le stress d'effort : « ce stress oxydant ou stress oxydatif est défini comme l’état d’un tissu ou d’un organisme dans lequel les réactions pro-oxydantes dépassent les capacités anti-oxydantes. La cellule ne contrôle plus la présence excessive de radicaux oxygénés toxiques appelés radicaux libres. Ce phénomène est alors néfaste, notamment pour les membranes biologiques » Pr. Dominique Grandjean .
    Qu'il soit bien ou mal conduit l'effort est un stress pour l'organisme.
    La nutrition ( lien ) , revêt un rôle préventif fondamental, en devant apporter au chien en suffisance les protéines de qualité et les nutriments antioxydants nécessaires.
    Au cours du métabolisme cellulaire, les réactions biochimiques dans lesquelles se trouve impliqué l'oxygène génèrent en permanence des composés toxiques, dénommés radicaux libres. Si l'entrainement foncier semble contribuer à lutter contre ces phénomènes néfastes, un certain nombre d'adaptations nutritionnelles doivent elles aussi permettre de prévenir au moins pour partie ces phénomènes délétères.
    Le stress d'effort modifie la régulation de la synthèse et de l'activité de la sérotonine cérébrale. Ce neurotransmetteur participe à la régulation de nombreuses fonctions physiologiques. La première conséquence nutritionnelle du stress d'effort chez le chien est une demande accrue en acides aminés, en d'autres termes en protéines de bonne qualité riches en acides aminés essentiels (valeur biologique élevée). Corrélativement à la concentration énergétique de la ration, la teneur protéique devra se situer au-dessus de 35% par rapport à la matière sèche. Le stress correspond chez le chien de sport à un resserrement de la fourchette de besoin protéique, pourtant très large à l'entretien.
    Les antioxydants nutritionnels sont une prévention efficace contre les effets du stress organique provoqué par l'effort :
    - La vitamine E (alpha-tocophérol) constitue le plus important destructeur de radicaux libres.
    - L'acide ascorbique, qui ne constitue pas une vitamine chez le chien qui le syntétise, est l'antioxydant hydrosoluble le plus abondant capable de détruire de nombreux radicaux libres et de régénérer la vitamine E. Dans le cas d'exercices intenses une suplémentation peut s'avérer utile.
    - Le bêta-carotène posséde aussi une activité antioxydante totalement indépendante de son rôle provitaminique A.
    Le jaune d'œuf à la seule condition qu'il soit cru et débarrassé du blanc, est une excellente source de vitamines A et E.

    Le stress d'effort induit de nombreux effets sur le fonctionnement du tube digestif (diarrhées d'effort ) Les meilleurs résultats semblent être obtenus grâce à l'utilisation d'aliments sec à haute digestibilité (premium ou super premium) que l'on prendra soin de réhydrater en couvrant simplement les croquettes à l'aide d'eau tiède trente minutes avant le repas.

  2. Hors effort : transport, immobilisation trop longue, chenil mal conçu, conducteur trop stressé lui-même, interactions entre congénères, bagarres, etc

    Le travail intense et la compétition sont, chez le chien de sport comme chez l'homme ou le cheval, inducteur d'un stress à la fois organique et phychologique. Les stress induits par l’effort physique, la concentration mentale, et les conditions d’environnement sont d’autant plus nuisibles qu’ils se cumulent au niveau de l’organisme de l’animal pour finir par générer des problèmes comportementaux ou pathologiques très spécifiques (modifications neurovégétatives, troubles digestifs, anémie dite "du sportif", perturbations endocriniennes,…).
    Des facteurs purement psychiques, tels que l’angoisse pour l’animal de se retrouver devant un public nombreux, ou celle du conducteur cynotechnique responsable direct du travail de son chien, peuvent conduire, par les répétitions de ces situations stressantes, soit à une accoutumance si l'entrainement à été conduit en tenant compte du principe d'habituation, soit à un accroissement des phénomènes nocifs induits dans le cas contraire.

La prévention des phénomènes de stress passe avant tout par l’éducation et la compétence du conducteur cynotechnique. Elle commence au chenil (architecture, propreté, respect des contraintes comportementales des chiens), et se poursuit par le comportement de l’homme, qui devra s’adapter au caractère du chien et non l’inverse. Un entraînement physique trop intense ou mal conduit débouchera sur des syndromes de surentraînement assimilable aux situations de stress décrites ici. Modalités et moyens de transports, isolation thermique seront également soignés.

 

Pour le chien comme pour le conducteur, n'hésitez pas à avoir recours à l'homéopathie c'est l'arme absolue contre le stress :

Gelsemium sempervirens
En préventif 9 CH : 5 granules le soir au coucher jusqu'à la date de l'épreuve redoutée en commençant 2 ou 3 jours avant.
En cas d’urgence 5 CH : 5 granules à donner toutes les demi-heures jusqu'à extinction des symptômes.

 

 

 

 
     
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