Le chien de sport doit être traité comme un athlète de haut niveau.

 
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L'hydratation du chien de sport.
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Si l'organisme d'un chien peut perdre toutes ses graisses et la moitié de ses protéines tout en restant en vie, la perte de 10% seulement de l'eau de constitution corporelle va engendrer la mort. Les fonctions de l'eau sont si nombreuses et si importantes qu'elle reste le nutriment le plus essentiel pour le chien comme pour tout être vivant.

D'après BOGEYMAN rubrique "Articles vétérinaires" et "Le guide pratique du chien de sport et d'utilité" deuxième édition (collectif D. Greanjean, S. Pawlowiez, A.K. Tourtebatte, F. Cacciani, H. Bacqué, N. Moquet) :


L'hydratation chez le chien de sport est un point crucial et il faut être conscient que la déshydratation ou la surhydratation qui provoque un "dérèglement" des mécanismes régulateurs, ne sont jamais des fatalités.

Commençons par rappeler quelques grandes lignes simples qui pourront aider à comprendre et ainsi éviter les erreurs :

- LE CYCLE DE L'EAU :

L'eau est absorbée au niveau de la muqueuse du duodénum pour entrer dans le plasma sanguin. Ensuite, elle va alimenter le liquide interstitiel (qui sépare les cellules) et seulement ensuite les cellules.
En entrant dans les cellules, elle renouvelle progressivement celle qui s'y trouve et qui se retrouve, elle, dans le liquide interstitiel puis dans le plasma.
Cette eau "sale" est filtrée par les reins puis éliminée.
Cependant, en cas de déshydratation, une partie de cette eau "sale" peut être réabsorbée en partie après filtrage et elle ne sera éliminée alors que plus tard, au niveau de l'intestin grêle.
Suivant l'importance de la déshydratation, l'eau peut également être réabsorbée au niveau du gros intestin.
Le cycle total de la circulation de l'eau est effectif en 8 à 10 jours. L'eau "utile" qui est éliminée par les urines ou les selles est une eau qui date de 8 ou10 jours. Dans le cas d'une hyperhydratation (eau "inutile"), celle ci est éliminée "directement" par les selles et les voies urinaires.
Cependant ce cycle ne peut s'effectuer idéalement que si l'alimentation est parfaitement équilibrée, notamment au niveau du taux des protéines présent dans le plasma.

- LE MECANISME DE LA SOIF :

La sensation de soif est la traduction d'un état de déshydratation, pas d'un "besoin prochain" d'eau. Le mécanisme de la soif détecte en instantané que les pertes en eau sont supérieures aux entrées et/ou que le volume sanguin est en déficit.
En réalité, c'est l'augmentation de la concentration sanguine (due à l'abaissement du volume d'eau) qui est détectée par les osmorécepteurs situés dans l'hypothalamus. C'est donc l'augmentation de la natrémie (concentration de sodium dans le plasma sanguin) qui sert d'alerte au centre de la soif et qui déclenche le réflexe de boire.
Le centre de la soif réagit à partir d'une baisse du volume plasmatique comprise entre 0,5 % et 2,5 % (suivant les races). Cela correspond à environ 10 à 50 ml chez un chien de 20 kg.
A ces valeurs encore faibles ou relativement faibles, l'absorption d'une quantité normale d'eau suffit en principe à compenser les pertes SI le chien est correctement hydraté au niveau intracellulaire car, à ce moment seul le volume plasmatique est affecté.
Une première chose à noter à ce niveau : L'iniquité des différentes races, lignées ou individus devant ce phénomène. Un déficit en eau plasmatique de 0,5 % est "négligeable" quand la sensation de soif survient (et donc le réflexe d'abreuvage).Ce déficit est très rapidement compensé par une simple prise d'eau de petite quantité.
2,5 % est déjà bien plus élevé et cette valeur correspond à une déshydratation déjà prononcée et une perte de performance de l'ordre de 30 à 40% !
Le "champion" de la précision en matière de détection de la baisse du niveau plasmatique (0,5% voire moins) est le Siberian (certains) puis l'Alaskan (certains) et les Lévriers. Les plus défavorisées sont les races "à face plate" (généralement) comme le Boxer et les races de chasse "à tête carrée" et forte babine (généralement). Cela n'a rien de systématique et ne sont que des "généralités indicatives".
Le moyen d'estimer cette "précision" est d'observer son chien.
Si il boit souvent, régulièrement et en petite quantité (toutes les 15 à 20 minutes, quelques lampées), il s'agit généralement d'un chien "précis".
Un chien qui boit régulièrement mais de façon espacée (toutes les heures ou plus) et en quantité relativement importante, est un chien généralement "peu précis".


- LA DESHYDRATATION EXTRACELLULAIRE :

Si le volume sanguin ne peut être compensé immédiatement ou si la baisse du volume est trop importante, des mécanismes compensatoires sont mis en jeu (augmentation de la fréquence cardiaque, modification de la pression artérielle etc.....). La sensation de soif est alors également modifiée à cause de la température centrale qui augmente et qui modifie la "réceptivité neuronale". La soif apparait alors à partir d'une valeur plus élevée de la concentration plasmatique. Ce phénomène tend à accentuer la déshydratation.
Le "niveau de détection" de la sensation de soif est donc aussi influencé par la température cérébrale et lors d'une montée trop importante de la température ou d'un "emballement" du système de thermorégulation à la suite d'une hyperthermie (même éventuellement en l'absence à ce moment de déshydratation), on constate fréquemment une altération du centre de la soif (et d'autres).
L'hyperthermie n'est pas la seule  cause qui risque d'altérer le centre de la soif. Certaines atteintes psychiques (dont certaines sont d'origine génétique notamment dans certaines lignées de Siberian) ou le diabète par exemple sont responsables de troubles de la soif.
Certaines lésions, tumeurs ou "malformations" génétiques peuvent également être responsables de tels troubles et on constate alors, soit une potomanie soit, à l'inverse, une sensation de soif "déréglée" dans le sens négatif même si le chien est déshydraté. Ce dernier cas touche surtout certaines lignées de Braques, de Malinois, de Greyhounds et de Border-Collies.

Enfin, on constate dans une majorité de cas, un dérèglement de la sensation de soif avec l'âge ou avec le vieillissement cellulaire. Ainsi, généralement la sensation de soif s'émousse à partir de 10/12 ans chez le canin mais aussi quelquefois bien plus tôt (aussi tôt que 5 ans) dans le cas d'un "vieillissement" prématuré induit par des microtraumatismes d'effort, des hyperthermies répétées, certaines "injections hormonales", une "malnutrition" prolongée etc.....

Plus tard ou simultanément (suivant la rapidité et l'importance des pertes en eau), un autre mécanisme compensatoire est mis en œuvre : Une recharge du volume sanguin à partir des réserves d'eau tissulaires par phénomène d'osmose. En compensation, le sang va se recharger en puisant de l'eau dans les tissus et en premier lieu dans les muscles qui sont les organes les moins "importants", puis dans les autres organes.
C'est une des raisons qui explique qu'une faible déshydratation a des répercussions immédiate sur la performance physique avant même d'être pathogène Parce que le muscle perd de l'eau et la resynthése du glycogène n'est donc plus en mesure de s'effectuer. (2 molécules d'eau sont nécessaires pour la synthèse d'une molécule de glycogène). Ce dernier phénomène est naturellement particulièrement sensible dans le cas de chiens utilisés "sur leur glucides".

Cela explique pourquoi un chien ne boit normalement pas dès l'arrêt de l'effort SI la déshydratation se trouve dans une limite "acceptable" : Parce que seuls les premiers mécanismes de compensation sont utilisés comme notamment accélération de la fréquence cardiaque. Il faudra alors attendre un rétablissement et une stabilisation du rythme cardiaque et certaines autres fonctions (thermolyse) pour que la sensation de soif apparaisse.
Bien entendu, si le chien n'est pas déshydraté, si le volume plasmatique est normal ou suffisant, il n'existe normalement pas non plus de sensation de soif.


Le chien à la différence de l'homme, ne s'oblige jamais à boire : Il ne boit que si son organisme lui dit qu'il a soif.
Sur ce point, il faut donc être conscient que "annuler" les mécanismes de la soif en rendant prioritaire un autre mécanisme comme celui de la faim ou de l'instinct de manger (ce que l'on nomme "gourmandise" !) ne fait, en fait, que "dérégler" le mécanisme de la soif.


On pousse le chien à ingurgiter une quantité d'eau dont l'organisme n'a pas besoin en "faisant oublier" au chien son mécanisme de régulation de l'eau en favorisant un autre mécanisme "plus prioritaire" !
C'est exactement ce qui se passe lorsque l'on place une "gourmandise" dans l'écuelle d'eau !.
Il faut bien se dire que l'homme ne peut en aucun cas savoir mieux que l'organisme canin, la quantité d'eau dont il a besoin. Si l'homme est "obligé" de réguler les apports alimentaires à cause d'un "ancien instinct" qui pousse le chien à manger tout ce qu'il peut, il en est pas du tout de même de l'eau.


- LA DESHYDRATATION INTRACELLULAIRE :

Le centre de la soif ne réagit pas à une déshydratation intracellulaire mais uniquement à la baisse du volume sanguin
. Si celui ci a été compensé par l'eau en provenance des tissus, le chien peut être déshydraté au niveau intracellulaire et pas du tout au niveau extracellulaire. C'est le cas le plus fréquent de déshydratation "permanente" et quelquefois "ignorée".
Or, si les pertes en eau sont facilement et rapidement compensées au niveau du sang et des différents fluides corporels par un "simple" abreuvage, il en est tout autrement des pertes au niveau cellulaire.

De là, plusieurs constatations s'imposent :
- Un chien qui accepte ou qui cherche à s'abreuver immédiatement après un effort (disons dans les 10 minutes après l'effort) est un chien qui est très probablement déshydraté "profondément" car il l'est au niveau intra cellulaire à un point que l'eau tissulaire n'a pas été suffisante pour compenser la baisse du volume plasmatique (car le chien à soif).
- Un chien qui a atteint le niveau de déshydratation cellulaire nécessitera un "programme" de réhydratation et un temps certain pour compenser ces pertes (plusieurs heures à plusieurs jours). Comme la déshydratation cellulaire n'agit pas sur le centre de la soif, les besoins naturels "perçus" par le chien risquent fortement d'être insuffisants pour compenser ces pertes car dès que le volume plasmatique sera redevenu normal, le chien n'aura plus besoin de boire.
Un chien qui n'a plus soif n'est donc pas forcément un chien réhydraté.

- LES MECANISMES D'ASSIMILATION :

Il est nécessaire de bien comprendre les mécanismes d'assimilation pour comprendre les mécanismes de l'eau et les limites des apports hydriques.
Tout d'abord, il faut savoir qu'il existe un "désaccord" important entre les besoins à partir d'un certain niveau de perte et les possibilités physiologiques d'assimilation de l'eau.

Le volume d'évacuation hydrique stomacal est limité chez le canin à environ 1 à 1,5 ml / kg et par heure (soit pour un chien de 20 kg entre 20 et 30 ml / heure). Ce volume est un peu plus élevé chez l'Alaskan (2ml/h) et plutôt minimal chez le Siberian (1ml/h).
Cela signifie qu'en fonction de la durée de la course, il est inutile que le chien possède une réserve en eau au niveau de l'estomac supérieure aux capacités d'assimilation qui ne pourra que lui être néfaste.
Une surcharge stomacale n'est jamais anodine et entraîne des coliques, une augmentation du flux salivaire qui accentue les pertes hydriques par la gueule, des crampes stomacales, une sensation de faim lorsque celui ci se vide, des troubles de la motilité qui peuvent réduire l'assimilation, un étirement de la paroi qui active le réflexe vagal, une augmentation des contractions péristaltiques, une augmentation de la sécrétion des sucs gastriques (ceux ci sont directement liés au volume du contenu de l'estomac).

D'autre part, le réflexe vagal qui contrôle la quantité qui sera transféré dans l'intestin est sous dépendance du volume contenu dans l'estomac.
En augmentant le volume d'eau dans l'estomac, on augmente la quantité transférée dans l'intestin mais la capacité d'assimilation de la paroi intestinale est elle même limitée. Suivant les races, lignées, cette capacité d'assimilation intestinale est de l'ordre de 2 à 5 ml par kg et par heure soit 40 à 100 ml par heure pour un chien de 20 kg. (Plutôt maximale chez l'Alaskan et plutôt minimale chez les chiens d'arrêt)
Par exemple, en théorie, si la course dure 3 heures il est inutile qu'un chien de 20 kg emporte plus de 60 à 100 ml ! (Dans la pratique on tablera sur 0,12 ou 0,15 litre par exemple).

A partir de là, si la quantité transférée est trop importante, le chien est soumis à des risques de coliques spasmodiques intestinales, des phénomènes de ralentissement de l'assimilation etc... Toute l'eau excédentaire est éliminée rapidement par voies naturelles et en particulier évacuée dans le gros intestin et induit un ramollissement des selles voire des syndromes diarrhéiques.
Un ramollissement des selles ou des diarrhées en/ou post-effort sont souvent dues à ce phénomène.

A ce propos et au passage, il est important de ne jamais donner de viande crue dans les 6 à 8 heures avant un effort car l'étirement de la paroi de l'estomac est favorisé par cet aliment.
La viande crue favorise la sécrétion d'une hormone (la gastrine) au niveau du pylore qui à pour rôle de stimuler la muqueuse stomacale et ainsi augmenter encore la sécrétion de sucs gastriques.
En retour et par un phénomène de feed-back, l'organisme déclenche un réflexe vagal en défense qui inhibe ou stoppe la vidange stomacale.
L'organisme réagit alors comme si le duodénum était surchargé pour contrôler la quantité et l'acidité du contenu qui sera transféré dans l'intestin.
Ainsi, la quantité d'eau utilisable (et utilisée) s'en trouvera réduite voire stoppée.

Il est donc impératif que les pertes puissent être compensées par le volume d'évacuation admissible afin que la baisse du niveau plasmatique soit compensée par l'eau en provenance de la muqueuse intestinale et ainsi éviter que l'eau tissulaire soit mise à contribution.
L'eau en provenance du système digestif traverse la paroi intestinale est se retrouve immédiatement dans le sang alors qu'il lui faut un temps relativement long pour réhydrater des tissus qui auraient perdu de l'eau.


Chez le chien, sauf problèmes pathologiques ou génétiques, tant que l'activité ne dure pas plus de 90 minutes et si elle est effectuée à une "VO2" ( lien ) . inférieure au seuil d'utilisation des glucides, généralement entre 60 et 80% suivant les races, individus, entraînements etc.... Et si l'alimentation est correcte, aucun "programme" d'hydratation particulier n'est à prévoir car l'eau présente et habituellement consommée suffit normalement largement.


Cependant, cette dernière affirmation n'est vraie que si l'alimentation est adaptée, équilibrée, notamment au niveau protidique et lipidique et si la dernière ration a été administrée moins de 8/9 heures avant l'effort. Les croquettes de ce dernier repas avant la compétition pourront être humidifiées.

- PROGRAMME D'HYDRATATION "TYPE :

Un programme d'hydratation devrait prendre en compte tous ces éléments.
Il se doit de commencer au moins 24 heures avant l'effort par une prise d'eau régulière, constante et en quantité réduite, correspondante aux besoins physiologiques. Chez le chien cela devrait être une "façon de vivre" que de boire régulièrement et donc d'avoir accès en permanence à un abreuvoir d'eau renouvelée. L'eau ne doit pas séjourner plus de 2 heures dans l'écuelle et être la moins chlorée possible.
Normalement si les efforts sont dans une "possibilité admissible" (temps de la compétition et VO2 "normale") pour le chien, aucun programme d'hydratation ne devrait être nécessaire.


Cependant, le cas échéant et puisqu'il vaut mieux un chien correctement abreuvé faute d'être correctement utilisé, l'abreuvage d'un chien le jour de la compétition pourrait être du type comme suit :
Pour 1h à 1h30 de compétition :

- 30 à 50 ml 3 heures avant l'effort,
- 15 à 30 ml 2 heures avant l'effort,
- 10 à 15 ml 15 minutes avant l'effort,
- 10 à 20 ml toutes 30 minutes pendant l'effort au delà de 1 heure 30.
- A convenance après l'effort mais jamais avant un minimum de15 minutes après l'arrêt et avec un minimum de 150 % de la perte pondérale.
ce programme aura un autre petit avantage, celui de réduire au maximum les envies d'uriner en cours d'effort ! en optimisant les apports hydriques.


- LES FACTEURS DEFAVORISANTS :

- Les facteurs favorisants ou influant les pertes hydriques sont une préparation physique déficiente, une surcharge pondérale ou un chien lourd par nature, la température extérieure, une hygrométrie élevée, l'altitude, les capacités de thermolyse individuelle (ou génétique, raciale), une alimentation inadaptée ou déséquilibrée.
On estime qu'une augmentation de 1°c de la température extérieure à partir de 8°c avec un taux d'hygrométrie de 90% augmente les besoins en eau de 10%, une augmentation de 2°c les augmente de 30% et 3°c de plus de 50% chez un chien de 20 kg.
Ces chiffres sont à multiplier par 1,3 pour un chien de 23Kgs.
Dans tous les cas, 8°c et un taux d'hygrométrie de 85 % devrait être considérés comme les limites extrêmes d'effort chez le chien (sauf races "spéciales"...Sloughi etc.....). Avec un taux d'hygrométrie de 90%, la température est ramenée à 5°c.

L'irrigation intestinale fixe une limite aux capacités d'assimilation.
On peut estimer que jusqu'au seuil d'utilisation des lipides, l'assimilation intestinale est optimale ou en tout cas "normale". Elle diminue rapidement au delà à cause de la perte d'irrigation sanguine qui est détournée au profit des muscles actifs et sollicités dans l'instant.
Sur ce plan, il faudra veiller à être certain du niveau d'entraînement et des capacités physique du chien car dès que la "VO2" ( lien ) devient trop élevée en rapport de ces capacités et du niveau atteint, l'assimilation de l'eau diminue.
C'est le serpent qui se mord la queue : Les besoins augmentent alors que l'assimilation diminue !

D'autre part, on sait que les exercices appliqués au dessus de cette "limite" ralentissent la vidange gastrique mais que inversement sous une limite infra-minimale, la vidange gastrique est accélérée.
Sur ce plan (aussi), chaque chien à donc une plage d'utilisation optimale. Elle est définie par des critères raciaux et génétiques mais aussi par les capacités innées individuelles et acquises par les entraînements.


Le froid (température ambiante) est aussi une cause de déshydratation accrue. Le froid a une action diurétique à cause de la vasoconstriction qui entraîne une augmentation de la tension artérielle (le diamètre des vaisseaux est plus petit donc la pression est augmentée) et donc de la charge cardiaque.
L'organisme compense l'augmentation de la charge cardiaque par une diminution du volume plasmatique grâce à un phénomène de diurèse (c'est pour ça que le froid donne envie de faire pipi et que l'on a soif dès que l'on se réchauffe !)
Dans des conditions froides, la consommation d'eau sera donc logiquement augmentée.

- LES FACTEURS FAVORISANTS :

La température de l'eau en est un. On observe une assimilation optimale pour une température comprise entre 13 et 15°c.
En deçà non seulement l'assimilation est ralentie mais il existe des risques de coliques, de "choc" thermique (surtout après l'effort), de mal assimilation..... Au dessus, l'assimilation est aussi un peu ralentie ou un peu moins bonne mais il n'existe pas de risques.
C'est à cette température (13/15) que l'on observe le rôle optimal de l'eau en tant que capteur et évacuateur thermique grâce au gradient de température optimal créé entre le noyau thermique central du corps et l'eau dans l'estomac.
En tout état de cause, l'eau ne devra jamais être à une température inférieure à 10°C.


L'assimilation est également plus rapide et facilitée dans le cas d'une préparation hypotonique (Légèrement sucrée mais surtout avec une teneur en sucre inférieure à la teneur en glucides du sang et pas avec n'importe quels sucres dans le cas du chien....j'y reviendrai un peu plus loin).

On observe également une variation de la vidange gastrique si l'eau possède une concentration de solutés particulaires (particules en suspensions) et la vidange est inversement proportionnelle à cette concentration.
En un mot, si on ajoute quelque chose dans l'eau (quoi que ce soit de non dissout), on ralentit la vidange gastrique et par là, la quantité de l'eau qui sera assimilée par l'intestin. On augmente par la même aussi naturellement le volume de l'estomac et le risque important de diarrhée d'effort.

Pour en revenir aux sucres utilisables dans la boisson hypotonique......
Le "sucre" peut avoir un rôle intéressant en tant que fourniture d'énergie instantanée qui évitera dans le cas d'efforts au dessus du seuil d'effort supérieur d'avoir à trop puiser dans les réserves de glycogène si tant est qu'elles existent, un chien correctement nourri (protéines nobles) et entrainé en endurance avec une "VO2Max" élevée en a très peu besoin.
Cela est seulement intéressant dans ce cas donc dans le cas d'effort courts et intenses comme les courses de sprint (courses de lévrier, flybal, parcours d'agility) effectuées en totalité ou partie au dessus de ce seuil.

De plus, on observe qu’une consommation de certains sucres en quantité limitée (inférieure à 25 g/litre d'eau) permet d'accélérer la vidange gastrique alors que d'autres sucres (ou en trop grande quantité), au contraire freinent ou arrêtent cette vidange.
Les seuls sucres utilisables chez le canin dans ces buts (fourniture d'énergie et accélération de la vidange gastrique) sont le fructose et le glucose (il serait trop long et compliqué d'expliquer pourquoi, ici). Le mieux restant quand même le fructose.
Il faut absolument éviter chez le chien de sport en effort "maximal" tout apport de glucides autres que ceux ci pour les raisons invoquées (surtout pas de saccharose, lactose......).
Il reste "prudent" de procéder auparavant à une glycémie afin d'adapter au mieux la quantité de fructose dans l'eau. Celle ci devra toujours être très inférieure.
La fourniture d'énergie par ce sucre est disponible entre 10 et 20 minutes après l'absorption et ce pendant environ 20 à 30 minutes. Il est donc inutile d'en mettre dans toutes les eaux de boisson (il ne servirait à rien mais ferait au contraire monter la glycémie inutilement) mais uniquement dans la boisson fournie 15 minutes avant l'effort.

D'autre part, on observe lors d'un effort long en aérobie stricte une accumulation progressive d'acide lactique et donc une augmentation de la lactémie parallèlement à la production d'ATP. L'acide lactique est partiellement reconverti au cours de l'effort mais généralement la production surpasse son élimination et ce d'autant plus vite et plus intensément que le seuil d'effort haut est approché ou dépassé et que les glucides "prennent le relais".
Bien sûr, lors d'une compétition à "VO2" élevée (au dessus du seuil de 75%) et à fortiori si passage anaérobique, il y a une accumulation de pyruvate qui capte des d'ions H+ et donc une forte production d'acidité que le métabolisme ne peut résorber (importance des protons H+ : lien), sauf à obliger le sportif à ralentir, voire stopper avec de possibles détériorations des tissus musculaires. Comme c'est leur concentration au niveau plasmatique qui est responsable de ces effets invalidants. Il est en théorie possible de minimiser leur action sur le PH sanguin (acidité) en absorbant des ions bicarbonates (-) qui en s'unissant aux ions hydrogènes (+), en neutralisent en partie les effets. En théorie seulement puisque le pyruvate ne pourra toujours pas être dégradé par le cycle de Krebs à la bonne vitesse et par conséquent ça ne résout le problème qu'à moitié, avec une énergie au rabais (moins de protons H+).
Si l'assimilation est bonne (volume stomacal correct, alimentation correcte etc.), l'assimilation des ions bicarbonates au niveau du plasma se fait en 15 à 20'.


- LA "BOISSON" DU CHIEN SPORTIF :

A partir de ces faits, il est possible "d'élaborer la boisson du sportif canin ". Ne pas utiliser de solution électrolytiques destinées aux chevaux (fréquent dans le monde canin) elles peuvent être la cause de diarrhées. Les recommandations humaines pas plus qu'équines ne sont applicables aux chiens.
Cette boisson ne devra incorporer aucun sucre lent, aucun apport protéique ni lipidique afin de ne pas modifier la protidémie et la lipidémie plasmatique.
Elle doit être la plus "fluide" possible, sans suspensions. Elle incorporera une dose "raisonnée" de sucre sous forme de fructose ou à la rigueur de glucose dans le but d'accélérer la vidange gastrique et de fournir, mais sans attendre de miracle, une aide sous forme d'énergie utilisable très rapidement. Elle incorporera également des bicarbonates qui stabiliseront le pH sanguin en effort lors de l'accumulation d'ions H+ dans les cellules musculaires.
La proportion de sucre sera déterminée empiriquement (10 à 30 g/litre) ou mieux en fonction de la glycémie du sujet. Les bicarbonates seront utilisés aux doses habituelles (5 à 15%).


- LA DESHYDRATATION ET LES TRAUMATISMES :

Les blessures en relation avec la déshydratation sont souvent d’origine tendineuse. Le tendon (qui relie l'extrémité du muscle à l'articulation à mouvoir), coulisse dans une gaine. C'est l'hydratation du tendon qui assure la lubrification du mouvement dans la gaine et aussi l'élimination des déchets produits par ce mouvement.
Lors d'une déshydratation, la lubrification devient de moins en moins efficace et le tendon frotte sur la gaine. Dans un premier temps, une douleur légère est ressentie puis l'évolution se fait vers une inflammation : La tendinite.
En outre, en raison d'une baisse du volume plasmatique et de l'épaississement du sang, le drainage de l'intérieur de la gaine est moins efficace et des toxines issues de l'effort se déposent dans la gaine et le long des tendons qui deviennent moins "coulissants".

Au niveau articulaire, la déshydratation favorise les lésions cartilagineuses en réduisant l'efficacité du liquide synovial.

Au niveau cérébral, la déshydratation favorise ou est à l'origine du syndrome de drooping et des AVC en réduisant l'efficacité des muscles du cou, en ralentissant l'irrigation cérébrale, en favorisant la montée de la température centrale,......

- LES TROUBLES ET PATHOLOGIES LIES A LA SUR-HYDRATATION :

Les troubles liés à l'eau sont la déshydratation qui est la plus connue mais aussi l'hyperhydratation qui sévit uniquement au niveau du secteur intracellulaire.
Elle entraîne des troubles au moins aussi sérieux que la déshydratation mais compte tenu de son caractère uniquement intracellulaire, les symptômes sont moins vite perçus et plus "pernicieux" mais aussi plus méconnus.

Il faut tout d'abord préciser que l'équilibre hydrique et hydro-électrolytique est altéré par l'âge biologique ou "physique" (vieillissement ou vieillissement prématuré).
Cet équilibre est aussi tributaire de critères génétiques ou individuels, alimentaires etc....
On constate alors en cas de déséquilibre une diminution de l'eau totale pouvant aller jusqu'à 20% par une diminution de la masse musculaire même chez des sujets relativement jeunes (< 7 ans) dans certains cas.
On observe alors parallèlement une réduction des fonctions de concentration et de dilution des urines. A partir de ce moment, une surcharge hydrique peut conduire rapidement à une hyponatrémie de dilution (voir plus bas) avec tous les symptômes et séquelles induits.

Une surhydratation conduit à un état d'hyperhydratation au niveau intracellulaire. Ce cas arrive relativement vite en cas de polydipsie (raisons diverses) ou par une "altération volontaire" des mécanismes de la soif (voir paragraphe "gourmandise" !) comme par exemple lorsque l'on cherche à ce que le chien augmente trop son absorption d'eau.

La surhydratation n'existe pas au niveau du secteur extracellulaire (on ne peut pas "remplir" le sang de plus d'eau que la normale). Par contre une hyperhydratation provoque une rétention hydrique qui entraîne une dilution et en fin de parcours, une diminution de la natrémie.

A ce moment très logiquement les osmorécepteurs hypothalamiques régulent le centre de la soif qui détermine des besoins en eau diminués (le chien boit moins).

A ce niveau, deux points sont à préciser :
Le chien boit moins et boira moins pendant un certain temps à cause d'une "hystérésis" dans les mécanismes régulateurs. Cependant, l'excès d'eau absorbée sera rapidement éliminée par les voies naturelles et plus rapidement que ne reviendra les sensations "normales" de la soif.
En un mot : Boire beaucoup en une seule fois expose non seulement à des problèmes déjà cité (coliques etc...) mais aussi prédispose à la déshydratation en provoquant un "dérèglement" des mécanismes régulateurs et limite les apports hydriques naturels pendant un certain temps après cette absorption.

Le deuxième point met en jeu la quantité d'eau absorbée et la rapidité.
Si la surhydratation est très rapide ou suffisamment importante, l'organisme augmente son pouvoir de régulation en utilisant la voie de l'ADH (hormone antidiurétique) car le simple fait de limiter les apports en eau ne peuvent suffire à la régulation.

La baisse de l'ADH va parallèlement entraîner une baisse de la perméabilité (voire une totale imperméabilité) de la membrane du canal collecteur médullaire et par la même provoquer une élimination directe de l'eau par les voies urinaires.
Cette eau non seulement ne sert à rien, elle est éliminée très rapidement (c'est pourquoi quand on boit beaucoup, on urine beaucoup, très clair et peu de temps après, car l'organisme rejette tout ce qui est en trop). C'est le schéma classique du syndrome polyuro-polydipsique.
A l'exception de l'envie de faire pipi, de la surcharge rénale et stomacale, jusque là tout va bien, mais malheureusement ce mécanisme a des limites. Cette limite se situe au taux zéro de l'ADH où alors les possibilités de régulation sont dépassées.
Dès lors, on observe une hyperhydratation cellulaire et une hyponatrémie...avec tous les symptômes et séquelles qui y sont liés : Troubles neurologiques, œdèmes cérébraux, démyélinisation osmotique, myélinolyse centro-pontine, dysphagie, convulsions, dysarthrie, léthargie, fatigues, para parésie ou quadra parésie, apathie, anorexie.....
Sur ce plan, il est à noter que les femelles sont plus sensibles que les mâles à ce phénomène et notamment en période de pré-œstrus. (Environ 60% des cas chez les femelles).
Mais aussi que si dans un cas sur deux les symptômes surviennent dans les 24 heures après la baisse de la natrémie, dans les 50% autres cas, les manifestations cliniques sont classiquement retardées pendant 2 à 7 jours. (Si bien qu’assez fréquemment aucun lien n'est fait avec une surhydratation provoquée dans les jours précédents, surtout que le lien n'est pas évident entre "un peu d'eau en trop" qui est administré pour le "bien du chien" et des symptômes et séquelles de cette importance).
Les symptômes sont souvent irréversibles ou seulement partiellement réversibles et le retard est particulièrement prononcé en cas de démyélinisation osmotique (peut aller jusqu'à 10 jours).


- LES PERTES ELECTROLYTIQUES :

Par électrolytes on entend en l'occurrence essentiellement les ions Sodium Na+, les ions Chlore Cl-, les ions Potassium K+ et les ions Magnésium Mg++.

Lors de pertes hydriques importantes, on observe également un déséquilibre hydro électrolytique dû à la perte de ces ions ou d'une partie d'entre eux.
En pratique c'est surtout une perte des ions Sodium et Chlore que l'on observe lors d'une perte hydrique même faible mais heureusement, un déficit dans ces ions n'a pas d'effet perceptible sur l'équilibre général ou la performance dans la très grande majorité des cas et est rapidement et facilement comblé.

Un déficit en ions Potassium ou Magnésium est plus gênant au niveau de la performance et de l'équilibre général en raison de leurs implications directes dans les mécanismes de la conduction des influx nerveux et de la contraction musculaire. Cependant, un déficit dans ces ions arrive plus tardivement.
Les symptômes sont une altération des mécanismes de couplage contraction/excitation au niveau musculaire et la fatigue.

Un apport électrolytique ne peut donc se justifier que dans le cas d'effort soutenus et longs car normalement, l'alimentation et la composition de l'eau de boisson suffisent à compenser les pertes éventuelles.

Le temps post effort après lequel le chien cherche à s'abreuver est souvent significatif et "linéaire" avec la descente de sa température rectale.
Vous remarquerez qu'un chien ne cherche généralement pas à s'abreuver juste après l'effort mais "attend" une dizaine de minutes qui est un temps moyen à considérer "normal".
Si le chien boit plus rapidement, cela traduit généralement une hyperthermie d'effort et/ou une hypoglycémie d'effort.
A ce propos, il ne faut surtout pas chercher à abreuver un chien juste aprés l'effort comme on le voit quelquefois à l'aide de différents "stratagèmes", croquettes humidifiées par exemple etc.... Dans la mesure du possible, il est prudent d'attendre 15 minutes minimum et ne jamais donner une eau à moins de 15°c afin d'éviter les stress thermiques qui éventuellement peuvent intervenir après un stress hyperthermique et donc aggraver la situation.

 

 

 


 

 

 
     
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