Le chien de sport pratiquant la compétition est un athlète de haut niveau

 
line decor
  
line decor
 
 
 
 
 
 
 
line decor
La prévention passe par un entraînement bien adapté au sport pratiqué.
line decor

Laisser un commentaire

 

Si vous êtes concerné par l’échauffement de votre chien, c’est que vous envisagez probablement de faire de la compétition avec lui. Sachez que toutes les publications, même thèses vétérinaires qui parlent de l’acide lactique comme facteur limitant à l’effort sont soit anciennes, soit reprennent des notions dépassées scientifiquement. Beaucoup de ces écrits reprennent sans se poser de question le livre de 1999 réédité en 2002 par un collégial de spécialistes composé de Dominique Grandjean, Nathalie Moquet, Sandrine Pawlowiez, Franck Cacciani, Anne-Karen Tourtebatte et Héléne Bacqué. Notions de métabolisme souvent humaines sans doute valables en 1999, déjà moins en 2002. Livre qui malgré sa présentation scientifique est entaché d'un très gros handicap puisqu'il a été presque entièrement financé par un important lobby de l'alimentation animale : Royal Canin et on ne peut que s'interroger sur les intentions d'un tel investissement marketing.
Nous sommes maintenant presque en 2015 et il n'y a toujours pas beaucoup plus de données concernant spécifiquement le métabolisme des chiens, donc méfiance pour leur contenu. 
Il est reconnu aujourd'hui que sans acidité il n'y a pas de production d'énergie, que l'acidité dans la cellule musculaire est provoquée par le proton d'hydrogène (H+) ce qui favorise la détérioration des tissus, limite l'activité de la glycolyse anaérobie et engendre une douleur difficile à soutenir. Ce qui est normal puisque si la glycolyse continuait, l'acidité augmenterait rapidement jusqu'à un point où toutes les enzymes s'arrêteraient de travailler et où toutes les cellules mourraient. La douleur, la réduction de la vitesse des réactions et de la contraction préviennent une telle issue. Elles agissent comme une sécurité permettant de protéger l'organisme.
Un sujet entraîné en endurance réalise le même exercice qu'un sujet sédentaire avec une lactatémie moins importante. En réalité, avec un entraînement en endurance bien conduit (à condition de rester juste au dessous, le point précis entre 75 à 80% de la VO2 Max est intéressant pour l'efficacité maximale des séances d'entraînement), l'accumulation du lactate dans le sang se produit plus tardivement, c'est à dire à un pourcentage de VO2max plus élevé. Cette adaptation à l'entraînement a participé à la croyance selon laquelle l'acide lactique était responsable de la fatigue.
Aujourd'hui, la lactatémie n'est plus un indice d'hypoxie, même pas un bon indicateur de la sollicitation de la glycolyse anaérobie. Ce dosage d’acide lactique dans le sang n'indique pas seulement que les muscles ont travaillé en déficit d’oxygène puisqu'à chaque fois qu'il y a formation de pyruvate (dernier métabolite du glycogène), une certaine quantité est transformée en lactate (loi de l'effet de masse). On peut donc trouver des hyperlactatémie associées à des hyperglicémies même s'il y a assez d'oxygène (Poortmans 1986).
L’alimentation n'en déplaise à Royal Canin, pouvant être une des principales causes d'hyperglicémies si les croquettes de la ration sont à base de céréales (maïs, riz, blé) donc sauf les lévriers et leur croisements, les chiens n'ont pas besoin de réserve de glycogène pour être performants, bien au contraire puisque, excepté la race Greyhound élevée pour la course de vitesse et de ses croisements (le Greyster et certains Alaskans) qui possèdent génétiquement des fibres musculaires dites "blanches", les autres races de chien ont en majorité des fibres dites "rouges" et n'ont pas comme l'homme de métabolisme glucidique performant.
Entraîner un chien autre qu'un Greyhound ou un Greyster, comme un humain en "fractionné" ("interval training") avec des récupérations incomplètes abimera probablement le chien !
Cet entraînement fractionné, augmente aussi la tension artérielle et provoque un développement des parois du cœur avec une augmentation des pressions intra-myocardiques, ce qui a  les mêmes  conséquences sur la santé que pour l’homme, même si cet épaississement dû à la pratique sportive ne s'accompagne pas d'une faiblesse cardiaque et reste réversible.
D’autre part si vous souhaitez faire de la compétition, il est déconseillé de le faire avec un chien élevé pour la compagnie et encore moins pour la beauté, même si l'intention est louable, sauf peut-être dans la discipline "Obéissance" qui sollicite peu le chien physiquement. Pour toutes les autres disciplines il existe des lignées sélectionnées et élevées pour le travail ou le sport qui auront un niveau d’énergie et des aptitudes bien supérieurs aux chiens élevés pour la compagnie. Quand aux chiens élevés pour les concours de beauté, leur sélection les a, en général rendu totalement inaptes physiquement à pratiquer une activité sportive qui soit sans danger pour leur squelette.

 

Plus le chien est entrainé, plus l'échauffement devra être long

 

Importance de l'échauffement du chien de sport

 

 

« On entend par échauffement toutes les mesures permettant d’obtenir un état optimal de préparation psycho-physique et motrice (kinesthésique) avant un entraînement ou une compétition, qui jouent en même temps un rôle important dans la prévention des lésions ». (Weineck, 1998)

 

Ce que certains conducteurs appellent "détente" c'est à dire se contenter de faire faire les besoins avant de rentrer sur le terrain ne suffit pas !

 

L'échauffement permet de préparer le corps et de conditionner le mental à subir l’effort et d’obtenir de meilleur résultat. De plus, l’échauffement permet de diminuer les risques de traumatisme musculaire, tendineux ou ligamentaire en mobilisant les articulations. L’un des effets principaux de l’échauffement est d’élever la température du corps et des muscles qui seront sollicités pendant l’activité qui va suivre.

Quel que soit la discipline pratiquée (Agility, Ring Français( lien ), RCI, etc …), il est très important de préparer son chien par un échauffement d'au moins une quinzaine de minutes (plus le chien est entrainé, plus l'échauffement devra être long), suivi ou non de massages légers mais en évitant absolument les étirements passifs ( lien ) car ces derniers abiment le muscle avant l'effort : les tensions provoquées, en comprimant les vaisseaux sanguins, interrompent l’irrigation du muscle et perturbent ainsi l’échauffement recherché. Comme échauffer consiste à élever la température des muscles et du corps et la maintenir jusqu'à l'activité, il vaut mieux donc les éliminer. De plus il est important de conserver la raideur des muscles, parce que pour pouvoir fournir une force explosive, comme dans le saut ou le sprint, un muscle doit être raide. Or les étirements qui allongent le muscle, diminuent cette raideur et détendent les fibres tendineuses, un phénomène dit de « creeping » (Wydra, 1997). Le muscle se relâchant, il en résulte alors une chute du tonus musculaire, effet négatif du stretching. Seuls des étirements actifs peuvent être pratiquer pendant un échauffement.
Si on veut absolument faire des assouplissements, on les fera après la fin de l'entraînement, à condition seulement que cet entraînement n'ait pas été éprouvant et surtout pas immédiatement après. Idéalement quelques assouplissements brefs entrecoupés de longues pauses pour conserver la raideur des muscles.
Si vous prévoyez un entraînement ou une compétition le lendemain: attention, les étirements qui allongent les muscles et leur font regagner leur longueur d’origine, pourront affecter les performances pendant les 24 voire 48 heures qui suivent.
Après une compétition ou un entraînement éprouvant, les courbatures que l'on ressent sont en fait dues à des micro-lésions du muscle et non, comme on le croyait autrefois, à une accumulation d'acide lactique (lien), c'est l'acidité de la cellule musculaire qui favorise la détérioration des tissus, en étirant, on risque de créer encore davantage de micro-lésions voire des déchirures et donc de faire encore plus de mal que de bien ! Il ne faut par ailleurs jamais étirer des muscles froids, enraidis, fatigués, courbaturés ou blessés. Un étirement ne doit pas faire mal.
Etirements passifs ou assouplissements ? La confusion est fréquente, les deux termes n’ont pourtant pas la même signification. Si un chien "s'étire" toujours de lui même le matin au réveil, il s'agit d'assouplissements qui, toujours pratiqués à froid, ne consistent qu'à étirer le tissu conjonctif (tendons, ligaments, capsules articulaires) plutôt que les muscles.

Assouplissements :  toujours pratiqués à froid, c’est le gros dos du chat qui se réveille, ou le chien qui fait un salut en sortant de son panier. Ils ne durent que 2 ou 3 secondes en moyenne. Sauf en cas de blessure, ils peuvent être utiles dans les heures qui suivent une récupération pour redonner de l'amplitude aux articulations.

Etirements passifs (statiques) : ceux que la plupart des gens connaissent, ils sont lents et constants, l'étirement est maintenu jusqu'à son maximum pendant 10 à 30 secondes avec des pauses courtes. Indispensables dans une préparation physique bien conduite, toujours pratiqués à chaud, ils allongent les muscles, diminuent leur raideur et détendent les fibres tendineuses. Ils ne doivent jamais être pratiqués pendant et même à la fin d’un échauffement, avant une compétition ou un entrainement, ni dans un retour au calme, mais prendre place dans une séance spécifique.

Etirements actifs (dynamiques) : beaucoup moins connu du grand public puisqu'en plus ils ne ressemblent en général pas à des étirements, toujours pratiqués à chaud en fin d'échauffement, ce sont des mouvements qui imitent les actions que les muscles et les tendons subissent pendant les gestes sportifs de la compétition. Les articulations comportent deux groupes musculaires aux actions opposées que l’on appelle muscles antagonistes, lorsqu’un muscle se contracte, le muscle opposé se relâche. Ils permettent au chien de réguler de lui même jusqu'où pousser ses propres muscles. Par exemple sur un tug (mordre et tirer) , on laisse tirer le chien et on se contente de résister. Quand ils sont pratiqués correctement en évitant les à coups et les temps de ressort dangereux, ils réduisent les risques de blessure et sont par conséquent très bons avant chaque entraînement ou compétition.

 

On sait aujourd'hui que pour l'homme, dans les sports de vitesse (course, footing), de force d’explosivité (sprint, saut) et de détente (cyclisme, footing, football, VTT, natation), s’étirer est contre-performant, ne prévient pas des blessures et des courbatures et ne permet pas d’échauffer les muscles. C'est la même chose pour le chien de sport dans les disciplines comparables (Agility, Ring, RCI..).

Quelle que soit la technique employée, les étirements passifs entraînent une perte de performance (Guissard 2001). Le phénomène est observé pour la première fois par de Vries en 1963 dans une étude sur des coureurs de 100 mètres. De Vries observe que les étirements ont un effet négatif sur les temps de course. Plus récemment, Henning et Podzielny, dans une expérience menée en 1994, montrent une baisse de 4% en moyenne de la hauteur atteinte dans des sauts en hauteur pratiqués après une séance d’étirements.
D’autres études confirment ce phénomène, en particulier que les étirements avant l’entraînement agissent négativement sur la vitesse (Wiemann et Klee, 2000), la force (Kokkonen, 1998, Nelson, 2001), l’endurance de force (Kokkonen 2001) et la qualité de saut ( Knudson 2001, Cornwell 2002).

Ces conclusions ne doivent cependant pas pour autant décourager leur pratique, au contraire les étirements passifs restent indispensables à la préparation du chien de sport. Si votre chien n’est pas souple, que son corps doit s’adapter sans cesse à des contrariétés intérieures, les performances ne feront qu’en pâtir. Utiles si ils ne sont pas utilisés à des fins d'échauffement avant une séance ni de récupération après, mais prennent place dans des séances spécifiques destinées à rétablir l'équilibre anatomique du corps. Correctement conduits ils peuvent redonner de l'amplitude fonctionnelle, réduire le risque de blessures et améliorer la force. Le principal intérêt des étirements restant le relâchement, la décontraction musculaire et le gain en souplesse. Sur le long terme, les étirements passifs aident à limiter les accidents : des muscles moins raides et des articulations plus mobiles seront moins souvent sollicités au maximum de leur amplitude et donc aideront le muscle à être moins sujet aux blessures. Par contre, une trop grande mobilité peut causer des pathologies du fait de l'adaptation du corps pour trouver son nouvel équilibre. Par conséquent, c'est seulement sur le long terme que les étirements passifs auront un effet bénéfique sur les performances en améliorant les capacités de restitution de l'énergie élastique et donc la puissance. Pour améliorer la flexibilité d'un chien et la solidité de ses pattes arrières (c'est là qu'est le moteur) on le ferra marcher au pied sur des cercles et des 8 d'abord très larges et de plus en plus serrés ensuite, en avançant mais aussi à reculons. Comme les chevaux les chiens ont toujours un coté plus raide que l'autre à faire travailler d'avantage. Pratiquer des étirements passifs restera donc utile pour améliorer les performances sur le long terme mais il ne faudra pas faire d'étirement passif la veille ou l’avant veille d’une activité physique où la performance est attendue. Personnellement je profite du retour de la ballades en liberté des jours sans entraînement pour pratiquer des étirements passifs sur Gaya en ajoutant aussi des étirements actifs comme du slalom entre mes jambes, de la marche arrière, des pirouettes et plein d'autres trics pour garder ses muscles chauds et aussi sa motivation car la séance est assez longue. C'est là ou on peut être satisfait d'avoir habitué le chiot aux manipulations diverses.
Les étirements passifs d'amplitude de mouvement pour les membres antérieurs et postérieurs sont à réalisés en bougeant chaque membre dans une gamme de mouvements normaux et en les maintenant en pleine flexion et en extension pendant 8 à 10 secondes.
Je réalise ces étirements passifs pendant que Gaya est couchée sur le côté dans une atmosphère détendue, parce que si j'essayai de les faire pendant qu'elle est debout, elle pourrait tenter de résister en raison de l'instabilité et la peur de tomber.
Après avoir effectué 5 à 10 cycles sur chaque membre, on peut alors étirer statiquement des groupes musculaires différents.

 

Exemple d'étirements que l'on peut faire faire à son chien, mais pas seulement...

 

Des idées d'exercices de gainage et proprioception avec "swiss ball" pour chien

 

L'échauffement d'un chien déjà bien entraîné est une suite ménagée d'exercices légers et de manipulations douces. Il a pour but de préparer l'animal physiquement et psychiquement juste avant une épreuve. « Il témoigne de la bien-traitance et du respect que le maître a pour son fidèle compagnon. » Plus le chien est entrainé, plus l'échauffement devra être long.

L'échauffement doit comporter deux phases avant toute séance d'entraînement : une phase d'échauffement général et une phase d'échauffement spécifique.

L'échauffement général a pour but d'augmenter la température centrale (par sollicitation d'une grande proportion de muscles) et d'activer l'appareil cardiorespiratoire.
Le mode d'échauffement général le plus employé est la course à faible allure.
L'échauffement spécifique permet de préparer les muscles intervenant spécifiquement dans l'activité sportive. Chez le chien, l'échauffement spécifique musculaire correspond à un allongement dans le temps de la phase d'échauffement général, afin d'amener les muscles dans leur phase optimale d'activité. Pendant la phase d'échauffement spécifique, le jeu dirigé avec balles, frisbee et aussi tugs, donc des étirements mais cette fois actifs sont de très bonnes options. L’effort doit être suffisamment important mais pas trop intense non plus pour ne pas affecter les performances, tout dépendra du chien, de sa condition physique et des premiers exercices du concours ; par exemple en Ring on commence toujours par les sauts, donc il ne faut pas hésiter à pousser le chien en fin d'échauffement, il aura le temps de récupérer pendant le plat et être prêt pour le mordant.


(a) Importance de l'échauffement du muscle avant l'effort
L'échauffement induit une augmentation thermique des muscles et provoque :
- un accroissement de la circulation du sang dans les tissus par vasodilatation des capillaires, d'où un plus grand apport en oxygène et en substrats,
- une amélioration de la température de l'organisme d'où une dissociation plus rapide de l'oxygène fixé par l'hémoglobine dans le sang et un meilleur rendement de l'utilisation de l'oxygène,
- une diminution de la viscosité sanguine (ce qui permet l'augmentation de l'élasticité et une diminution du risque de déchirure),
- l'activation des facteurs cardio-respiratoires, d'où une meilleure oxygénation des muscles, et l'augmentation de la fréquence cardiaque produisant une transition moins brutale lors de l'effort,
- l'augmentation de l'activité enzymatique aérobie et anaérobie dans les cellules musculaires,
- un accroissement de l'excitabilité du système nerveux central, ce qui améliore la vitesse de contraction musculaire et la coordination.


L'échauffement fait appel à des mobilisations passives (massages) et à des exercices actifs sous forme de jeux et de course, en augmentant progressivement l'intensité qui peut même être assez soutenue avec un chien bien entraîné.
Les mobilisations actives consistent en des courses, des jeux de balles, tugs, frisbees, sans jamais faire aucun étirement passifs pour conserver la raideur indispensable des muscles si vous voulez un chien qui ait du "punch". Si malgré tout vous vouliez faire quand même ces étirements, ce qui serait de toute façon contre productif, ils ne devraient pas dépasser 5 secondes durant l'échauffement pour ne pas faire chuter la température musculaire. On n'étire pas un muscle isolé mais une chaîne musculaire.
D’une manière générale, éliminez les étirements passifs en début d’entraînement, en particulier avant une compétition, et même évitez d'étirer si vous prévoyez une compétition dans les 2 jours qui suivent.

Plus important que les étirements passifs, le relâchement des muscles antagonistes (opposés au mouvement) sont une condition essentielle pour l'efficacité du geste sportif. L'objectif n'est pas d'aller vite ou de travailler l'énergétique mais de rechercher un relâchement important des muscles ne participant pas à l'action en réalisant des mouvements actifs (slalom entre les jambes, marche arrière, pirouettes, tugs, salut ).
Dès lors, il faut trouver les moyens de favoriser le relâchement dans le geste sportif en éliminant tout étirement passif dans l'échauffement précédant une compétition, sachant que l'on réserve les étirements passifs pour des séances de travail spécifiques planifiées loin de ces épreuves. Certaines formes d'exercices, recherchant avant tout une adaptation du système nerveux, favorisent la rapidité et le caractère effectif de ce relâchement :
La vitesse de décontraction d'un muscle est largement favorisée par des exercices imposant une alternance marquée des contractions et de décontractions. Cette alternance peut être rapide (sauts, monter et descendre d'une table) ou passer par des moments privilégiant des contractions importantes (tugs) et des états de décontractions, réalisées à une vitesse et sur une distance permettant d'associer des mouvements amples à une absence de fatigue, par exemple les courses réalisées en poursuivant une balle ou un frisbee (vite - relâché - vite - relâché etc…).
Excellents moyens de prévention des blessures du rachi cervical dans les sports avec mordant, le jeu de combat avec un boudin et les tugs sur des balles avec ficelle non lancées en utilisant le même principe (tiré - relâché - tiré - relâché etc…). On réalise ainsi des mobilisations et des étirements mais cette fois actifs, c'est à dire des mouvements qui imitent les actions que les muscles et les tendons subiront pendant la compétition. L'exécution d'étirements actifs permet au chien de réguler de lui même jusqu'où pousser ses propres muscles, alors que si vous le placier dans un étirement passif, en plus d'une chute du tonus musculaire, vous risqueriez de surexploiter ses muscles avec le risque important de causer des blessures.

On n'insistera jamais assez sur l'importance des jeux dirigés dans la préparation.

JOUONS ! ( lien )


Les mobilisations passives permettent quant à elles d'échauffer les muscles sans les faire travailler (physiothérapie).
Ainsi, le massage est un accompagnement important dans le cadre de l’entraînement du chien de sport. Le but est d’obtenir un meilleur rendement musculaire par stimulation de la musculature, d'augmenter l'irrigation musculaire, d'agir sur les zones de tensions et de contractures et de stimuler la coordination nerveuse.

Tout ceci permet une mise en route du chien sans risque d’accident et en maintenant le chien calme. Durant cette phase on évalue le tonus musculaire pour savoir s'il faut diminuer la tension musculaire (par un massage relaxant) ou au contraire l'augmenter (par un massage plus tonique).
Le massage doit stimuler les régions exposées lors de l’effort. La durée des manipulations doit être courte. On conseille de débuter par l'effleurage du muscle puis d'exécuter des vibrations pour finir par un pétrissage.
Voici une technique simple qui peut se faire avant et après les compétitions ou les entraînements :
Commencer par caresser le chien de la tête aux pieds, d’abord  légèrement et en accentuant graduellement la pression pour réchauffer les muscles.
Deuxièmement rouler la peau de la colonne vertébrale en direction de la tête. Cette action le long de la colonne aidera à détendre les muscles et défaire les nœuds de tension.
Finalement bouger doucement les jointures des pattes (devant et derrière) d’avant à arrière et sur les côtés,  masser plus longuement les pattes postérieures, à cause surtout du stress que subissent les muscles fessiers.
Les effets apparaissent en 15 à 20 minutes et se maintiennent environ une heure.
L'emploi de crèmes est inutile (leur action chauffante est uniquement superficielle et peu facile d'emploi chez le chien).
Le massage n'est qu'une option complémentaire et ne doit surtout pas exclure un échauffement musculaire et cardiovasculaire actif.

 

(b) Importance de l'échauffement du muscle pendant l'effort du chien
Pendant l’effort si le réglement le permet (impossible en Ring), le massage a un double rôle : il permet de défatiguer les muscles les plus stimulés et de remettre le chien en condition entre les différentes phases de la compétition.

 

(c) Importance de la récupération musculaire après l'effort

Après une compétition ou un entraînement éprouvant, les courbatures que le chien ressent sont en fait dues à des micro-lésions du muscle et non, comme on le croyait autrefois, à une accumulation d'acide lactique (lien). Ces micro-lésions seront de moins en moins importantes en fonction de l'efficacité de l'entraînement en endurance qui doit toujours être progressif.
La récupération après l'effort permet seulement de limiter les effets de la fatigue liés à la diminution du pH sanguin (réduisant l'activité des enzymes dans la contraction musculaire) et au déséquilibre hydro-électrique intracellulaire.
La récupération dite active se fait par l'intermédiaire de course modérée mais jamais lente.
On a longtemps pensé que des étirements pratiqués en phase de récupération pouvait prévenir les courbatures, mais des études récentes ont montré qu'il n'en est rien (Herbert et Gabriel, 2002) et même que les étirements peuvent aggraver la situation par les micro-lésions qu’ils créent, les étirements augmentent le temps de récupération du muscle et donc diminues les performances à court terme. Des assouplissements constitués d'étirements très très courts ( 3 à 4 secondes maxi) avec de longues pauses entre chaque, peuvent être fait minimum 15 à 20 minutes, ou mieux plusieurs heures après la fin d’activité, suite à des entraînements non épuisants, seulement pour garder la mobilité articulaire. Exécutés longtemps après la séance il n'est pas nécessaire d’échauffer à nouveau le chien puisqu'il s'agit d'assouplissements.


Le phénomène de «creeping» :
C'est la réorganisation des fibres de collagène du tendon lors d’un étirement prolongé. Ces fibres s’alignent, alors que normalement elles sont orientées en oblique, ce qui diminue la capacité du tendon à emmagasiner de l’énergie alors c’est le muscle qui doit plus absorber. Ce phénomène est réversible mais après un certain temps seulement, donc pour des disciplines de vitesse ou de détente ( Agility, Ring, RCI...) en dehors de séance spécifique très éloignée des compétitions voire de la plupart des entrainements, il ne faut jamais étirer son chien, pas plus pendant l’échauffement que pendant la récupération.
Par contre il est possible de placer une séance d’étirements à la fin d’un entraînement volontairement modéré, dans le but de travailler la souplesse, il s’agit alors d’une séquence de travail et non de récupération.


La course lente de décrassage souvent conseillé après un entraînement ou une compétition n’est pas efficace non plus, car les amplitudes sont trop faibles pour stimuler la circulation sanguine, alors que des allures assez actives peuvent augmenter d'environs 6 fois l'irrigation sanguine.
Il est conseillé de promener le chien 30 minutes au trot ou marche rapide, voire petit galop, afin d'augmenter la circulation sanguine. En fait rien ne vaut une promenade en liberté, avec éventuellement là encore, des jeux en guise de récompense, le chien adaptera de lui même les bonnes allures et gardera sa motivation au "travail"

.
La récupération dite passive se fait par l'exécution de massages sur le corps du chien, elle diminue aussi le temps de récupération post effort et améliore la résistance à la fatigue.
Chaque séance dure dix minutes et permet une augmentation du retour veineux et l'élimination des déchets sans production de catabolites supplémentaires.
Le processus de récupération musculaire est activé, les tuméfactions musculaires soulagées et l'apparition de courbatures prévenues.
Les objectifs à atteindre par le massage sont de décontracter la musculature et de diminuer le temps de récupération (par élimination des produits de dégradation du métabolisme sans production de déchets supplémentaires). Cependant un massage même efficace, ne permettra jamais de remplacer une récupération active.

La récupération n'a aucune efficacité si l'entrainement n'est pas progressif afin de limiter les micro-lésions qui ne peuvent être guéries que par du repos entre chaque séance. C'est le principe de la surcompensation, de même que le principe de la musculation est de créer des micro-traumatismes dans le muscle, sachant que le muscle devient plus performant en se reconstruisant. Si le but de la séance d'entraînement n'était axé que sur de la musculation, dans ce cas et dans ce cas là seulement, on peut ajouter des étirements qui créeront eux-aussi des micro-traumatismes venant amplifier ce processus. Le stretching seul ne permet cependant pas de muscler, c’est son association avec les exercices de musculation qui en font, dans ce cas seulement, tout son intérêt et à la condition que la période de repos qui suit soit suffisamment longue pour permettre la cicatrisation complète des fibres musculaires concernées.

 


PREVENTION SPECIFIQUE DE QUELQUES AFFECTIONS MUSCULAIRES


En addition des mesures de prévention générale, quelques mesures de prévention spécifiques à certaines affections musculaires peuvent être appliquées.

A. Prévention des courbatures
Chez le chien, on peut prévenir de façon spécifique les courbatures, qui touchent essentiellement les fibres rapides. On s'attardera à entraîner le chien en endurance ( lien ) d'autant plus que le seuil d'apparition des courbatures augmente avec l'entraînement .
Une bonne hydratation du chien permet également de limiter l'apparition des courbatures. Attention toutefois à la sur-hydratation tout aussi dangereuse : l'hyperhydratation sévit uniquement au niveau du secteur intracellulaire et entraîne des troubles au moins aussi sérieux que la déshydratation mais compte tenu de son caractère uniquement intracellulaire, les symptômes sont moins vite perçus et plus "pernicieux" mais aussi plus méconnus.


B. Prévention des crampes
Chez le sportif humain, la prévention des crampes est parfois médicale avec la prescription de cuprum métallicum, traitement homéopathique associé à une supplémentation de la ration en magnésium, en calcium et en potassium sous la forme d'oligo-éléments.
Il pourrait être utile d'envisager l'effet de ce traitement homéopathique ( lien ) chez le chien.


C. Prévention du point de côté
La cause exacte de ce phénomène, comme chez l'homme, demeure inconnue. Il s'agit d'une affection bénigne, mais qui peut faire penser à un syndrome abdominal aigu, alors qu'il ne conduit qu'à un handicap provisoire en terme de performance. Sa quasi disparition dès lors qu'on étire l'abdomen du chien en soulevant son train arrière avec les deux bras de manière importante permet de la différencier d'autres affections douloureuses et plus graves. Pour limiter l'apparition du point de côté chez le chien de sport, il faut s'abstenir de le nourrir dans les trois heures précédant l'effort. L'administration d'un antispasmodique dans les deux heures précédant la compétition semble aussi être efficace lorsque les règles éventuelles concernant le dopage le permettent.


D. Prévention de la rhabdomyolyse (syndrome clinique et biologique lié à la destruction des fibres musculaires squelettiques dont le contenu est libéré dans le sang et les liquides extracellulaires, susceptible d'être associée à un syndrome d'insuffisance rénale aiguë). Si l'évolution vers la mort du chien est rare, les séquelles musculaires se révèlent importantes et invalidantes. Une des causes les plus connues est la compression prolongée des membres.
La prévention spécifique de la rhabdomyolyse passe par la maîtrise des facteurs prédisposant : il ne faudra pas laisser un chien hypernerveux seul avant toute compétition ; l'aération de la caisse de transport doit être suffisante et un abreuvement avant et après l'effort est indispensable.
On peut en outre supplémenter la ration en potassium, en L-carnitine et en vitamine E.
L'administration de bicarbonates peut être envisagée pour réduire l'acidose.
Parmi les différents facteurs étiologiques et favorisants, on notera :
- l'environnement de stress psychologique
- l'excitation et le nervosisme propre du chien (raison pour laquelle il est très néfaste de laisser un chien s'exciter dans sa caisse avant une compétition)
- les conditions de transport
- une température chaude associée à une hygrométrie élevée
- une sollicitation trop élevée de l'animal
- l'absence d'échauffement

 

CONCLUSION

Rares chez le chien, les affections musculaires liées à l'effort affectent surtout les sujets à qui l'on demande un effort musculaire disproportionné en compétition ou à l'entraînement.
Ces affections compromettent immédiatement la performance, mais aussi l'avenir sportif du chien d'autant plus que le traitement mis en jeu est tardif.
L'étude de la physiologie de la contraction musculaire et des aspects de la cicatrisation du muscle permet de bien appréhender simultanément les affections musculaires, leur traitement et leur prévention.
Toutefois, si de nombreux enseignements peuvent être tirés des données disponibles chez l'homme, les données spécifiques au chien sont peu nombreuses.
Finalement, la prévention de ces affections passe essentiellement par un suivi médicosportif régulier du chien, associé à un entraînement bien adapté au sport pratiqué.
On pourrait également ajouter au chapitre de la prévention que la sensibilisation, voire la formation, des conducteurs de chiens sportifs aux notions et aux méthodes de prévention décrites dans la thèse ci-dessous, même si elle est quelque peu dépassée à cause des étirements qui ne sont pas suffisamment bien décrits et pour lesquels les études actuelles ont permis de remettre en cause bon nombre de vertus qui leur étaient attribuées un peu vite et qui montrent qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur leurs effets (on le sait maintenant, les étirements passifs augmentent le temps de récupération du muscle et donc diminuent les performances à court terme), ainsi que du footing lent de décrassage (autrefois préconisé après une compétition ou un entraînement intensif, qui n’est plus d’actualité car le phénomène «d’essorage» ou de «pompage» du muscle est trop faible pour être intéressant ) serait un atout supplémentaire pour prévenir les affections musculaires liées au sport.

 

LES AFFECTIONS MUSCULAIRES CHEZ LE CHIEN DE SPORT (lien ) - THESE pour le DOCTORAT VETERINAIRE
Nom et Prénom : FOURIEZ - LABLÉE Virginie

JURY :
Directeur : Pr. GRANDJEAN

« Un bon échauffement avant un entrainement ou à plus forte raison une compétition et une récupération passive après font partie des bons soins qu'un maître attentionné et respectueux doit bien à son chien qui l'aime et qu'il aime. » FOURIEZ - LABLÉE Virginie

Une visite régulière chez un bon ostéopathe n'est pas non plus superflue pour rééquilibrer les tensions musculaires et permettre une bonne progression dans le respect d'un placement correct de tous les étages du corps. Il parait même évident qu’un suivi préventif sera décisif face aux compétitions.

 

D'où vient la mode des étirements dans les méthodes de préparation sportive humaine :

Le russe Masterovoï, instigateur de l’échauffement russe en 1966, observa que la température musculaire était directement liée au débit sanguin (une augmentation de la vascularisation augmente la température du muscle). Il proposa donc une méthode consistant à effectuer des contractions musculaires suivies d’étirements, un protocole qui fait jouer au muscle le rôle de «pompe». On sait aujourd’hui que les étirements ne sont pas favorables à la préparation sportive et qu’ils perturbent la vascularisation.


 
 

 
     
  • Laisser un commentaire