C'était le printemps, de retour du Gapeau avec une côte cassée, suite à une chute idiote, qui a bien failli me gâcher aussi l'ouverture de l'ombre à Virey !
Le dimanche matin, à force de faire des allers et retours en courant entre la voiture et le bateau, ce qui devait, sans doute, arriver arriva ; j'avais fini par mettre le pied entre le ponton et Poé Maïa et fait un grand plouf dans l'eau sale, avec au passage le choc de mes côtelettes sur le quai. Sur le moment, j'eus le souffle coupé, mais le mal était supportable et à peu prés gérable.
J’avais rendez vous, le soir même à Montélimar, avec Stef la grenouille pour monter le lendemain matin, lundi, au NKPLB. De gros orages éclatèrent, ce soir là, au dessus de la montagne, mais rien n’aurait pu me dissuader de pêcher au NKPLB.
Reçu chaleureusement par Stéphane et son épouse, la soirée se passa trés agréablement en ne pensant qu’au NKPLB (Le No Kill de Pont de Labeaume, pour les non initiés).
Le lendemain fût un tout autre jour, le corps raide et douloureux, du mal à respirer, heureusement la gentillesse de Stef me redonna le courage nécessaire pour affronter l’adversité.
Après avoir fait un crochet par l’école, nous sommes montés retrouver Daniel qui nous attendait au NKPLB.
Les flots, gonflés par la clémence de Poséidon étaient torrentueux et d’une couleur terreuse, en bref impraticables !
Tant pis ! Ou tant mieux, Daniel avait un plan B.
Il nous guidera, généreusement, jusqu’aux limites de l’Ardèche et de la haute Loire, dans un endroit, jusque là secret, au décor paradisiaque.
De ce coté de la montagne, si il avait moins plu, les choses allaient pourtant se compliquer. Je commençais à avoir beaucoup de mal à remonter la rivière jusqu’aux postes où nous conduisait Daniel. Là peu d’insectes étaient de sortie mais nous commençâmes, malgré tout, à pêcher. Stef ouvrit le score avec une petite olive, pendant que je galérais, incapable de régler mon geste avec cette foutue côtelette qui me faisait de plus en plus mal. Je finirais par sauver l'honneur, une première décrochée et une riquette, histoire de ne pas être capot.
Le retour fût pénible, je me trainais lamentablement. Quand à retrouver les voitures…… Daniel montait à son rythme tel un chamois, Stef cueillait des primevères pour sa femme et à bout de souffle, les dents serrées, j’essayais de faire semblant que tout allait bien.
Bien calé au fond mon siège de voiture, le retour dans l’Aube se passa tant bien que mal. L’achat d’une ceinture thoracique me procura un confort modéré pendant les trois semaines suivantes en attendant une complète guérison.
Un grand merci à Stef et à Daniel, je reviendrai, et cette fois en forme, soyez en certain !